About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Le risque des comparaisons

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
04/07/2007 -  et 2 (Saint-Pierre-du-Chemin), 3* (Montargis), 6* (Orléans) avril 2007
Johann Sebastian Bach: Johannes-Passion, BWV 245

Paul Agnew (L’Evangéliste, ténor), Stephan Imboden (Jésus, basse), Ingrid Perruche/Carolyn Sampson* (soprano), Gérard Lesne (alto)
Ensemble Jacques Moderne, Les Folies françoises, Patrick Cohën-Akenine (konzertmeister), Joël Suhubiette (direction musicale)


Le Théâtre des Champs-Elysées programme la Passion selon saint Jean (1724) de Bach: rien de plus attendu, en cette semaine de Pâques, mais l’affluence est toujours au rendez-vous. Et rien de plus inévitable, mais aussi de plus risqué, que les comparaisons, notamment avec les représentations de la Saint Jean mise en scène par Robert Wilson qui viennent tout juste de s’achever (voir ici). Force est hélas de constater qu’à tous égards, cette Saint Jean associant, comme au Châtelet, des forces chorales et instrumentales françaises, se situe à un niveau inférieur, et qu’elle ne parvient pas non plus à concurrencer la Saint Matthieu berlinoise donnée quelques jours plus tôt également avenue Montaigne (voir ici).


S’il s’est davantage fait connaître jusqu’à présent à la tête de l’ensemble toulousain Les Eléments qu’il a fondé en 1997, Joël Suhubiette n’en dirige pas moins depuis 1993 l’Ensemble Jacques Moderne, sis à Tours: vingt et un choristes qui ne déméritent évidemment pas, mais dont la présence et la précision paraissent moindres que celles du Choeur du Concert d’Astrée ou du Choeur de chambre du RIAS. Surtout, la direction musicale, très en retrait quoique indéniablement soucieuse de nuances, manque d’élan et de puissance, tandis que Les Folies françoises révèlent des faiblesses inattendues, les bois étant en outre systématiquement couverts par les seize cordes dans les tutti: un moindre mal, peut-être, si l’on en juge par la sonorité discutable du oboe da caccia dans l’arioso «Mein Herz». En outre, la patience du public est mise à rude épreuve par le parti pris, certes louable, consistant à ne pas interrompre le déroulement du récit par un entracte, mais qui n’évite pas, à l’issue de la première partie, une pause de treize minutes permettant aux différents pupitres de se réaccorder les uns après les autres.


Au rôle de l’Evangéliste, hésitant entre prosaïsme et préciosité, Paul Agnew ajoute les airs de ténor, où son caractère lyrique trouve mieux à s’exprimer, notamment dans «Erwäge». Le choix de distribution est le même pour Jésus, puisque c’est Stephan Imboden, trop irrégulier de timbre et de justesse, qui chante par ailleurs les airs de basse, le rôle de Pilate étant dévolu à l’un des choristes. Gérard Lesne livrant également une prestation décevante, Ingrid Perruche s’impose dès lors sans peine au sein du quatuor soliste, par son émission claire et fraîche ainsi que par la qualité de sa ligne de chant.


Le site de l’Ensemble Jacques Moderne
Le site des Folies françoises



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com