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Solide et studieux

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
04/02/2007 -  et 31 mars (Perugia), 3 (Amiens), 6 (Essen), 7 (Berlin) avril 2007
Johann Sebastian Bach: Matthäus-Passion, BWV 244

Topi Lehtipuu (L’Evangéliste), Letizia Scherrer (soprano), Marianne Beate Kielland (mezzo), Maximilian Schmitt (ténor), Thomas E. Bauer (Pilate, basse), Andreas Wolf (Le Christ)
RIAS Kammerchor, Akademie für Alte Musik Berlin, Hans-Christoph Rademann (direction)


A l’approche de la Semaine sainte, la programmation des Passions de Bach, saison après saison, pour être prévisible, n’en continue apparemment pas moins de conserver tout son attrait, si l’on en juge du moins par la forte mobilisation du public – même en ce lundi soir, et à quelques jours de la Saint Jean qui sera donnée en ce même Théâtre des Champs-Elysées – pour la Saint Matthieu (1727) présentée par des forces entièrement berlinoises: le Chœur de chambre de la RIAS, sous la direction de son futur chef principal, Hans-Christoph Rademann, et l’Académie de musique ancienne de Berlin.


Malheureusement, cette Passion rapide – un petit moins de deux heures et demie – et, surtout, manquant de contrastes, de couleurs, de puissance et d’ampleur, ne laissera que peu de souvenirs. Car si la ferveur peut parfaitement être contenue, comme chez Herreweghe, l’approche globale, indéniablement solide, paraît ici plus souvent studieuse qu’animée par un véritable souffle.


Les conditions étaient pourtant réunies pour que la réussite fût au rendez-vous: un chœur à l’effectif (vingt-six) certes un peu chiche pour un tel lieu, mais dont la précision et la technique restent époustouflantes; une formation instrumentale remarquable, notamment au regard de la déception que suscitent trop d’ensembles spécialisés, même si, à nouveau, une salle de cette envergure n’offre décidément pas les conditions idéales pour les deux airs avec solo de viole de gambe, par exemple; un plateau de chanteurs qui frappe par son homogénéité, et ce à un haut niveau, ainsi que par son caractère idiomatique.


En effet, Topi Lehtipuu s’impose en Evangéliste, tant par son implication dans le récit que par l’exactitude de son chant. En Jésus d’une grande simplicité, Andreas Wolf n’en fait pas moins valoir une remarquable aisance sur toute sa tessiture. Si Letizia Scherrer et Marianne Beate Kielland ne déploient pas un grand format, notamment dans leur registre grave, la qualité de leur timbre et de leur chant n’est nullement en cause. Du côté des hommes, Maximilian Schmitt et Thomas E. Bauer, la projection est plus satisfaisante, mais au prix de quelques imprécisions et, surtout, d’un parti pris stylistique plus extérieur, qui tranche sur la retenue d’ensemble qui préside à cette interprétation.


Comme pour la Saint Jean récemment mise en scène par Robert Wilson (voir ici), il faut enfin déplorer que malgré un surtitrage soigné, le programme vendu aux spectateurs ne comporte pas le texte chanté, que ce soit en allemand ou en français.


Le site du Chœur de chambre de la RIAS
Le site de l’Académie de musique ancienne de Berlin



Simon Corley

 

 

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