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Théâtre de la Ville
03/31/2007 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Quatuor n° 14, K. 387
Toshio Hosokawa : Blossoming
Ludwig van Beethoven : Quatuor n° 9, opus 59 n° 3

Quatuor de Tokyo: Martin Beaver, Kikuei Ikeda (violon), Kazuhide Isomura (alto), Clive Greensmith (violoncelle)


Fidèle du Théâtre de la Ville, même si c’est plutôt sur un rythme biennal qu’annuel, le Quatuor de Tokyo a confirmé d’emblée la haute tenue de son style et de sa sonorité dans un exceptionnel Quatorzième quatuor (1782) de Mozart, le premier des six dédiés à Haydn. Sa vision évoque certes l’ancienne école, même si l’altiste Kazuhide Isomura est le seul «rescapé» des fondateurs de 1969, mais cette manière légère quoique dépourvue de superficialité, sachant également faire preuve de fermeté et de consistance, a encore beaucoup de choses à exprimer, comme dans l’Andante cantabile, où le lyrisme du premier violon Martin Beaver est soutenu par le violoncelle chaleureux de Clive Greensmith.


En première française, Blossoming, créée à Cologne le 14 mars dernier, est une oeuvre que le Quatuor de Tokyo a commandée à Toshio Hosokawa (né en 1955), compositeur japonais qui s’est imposé au premier rang des successeurs de Takemitsu. La «floraison» évoquée par le titre est traduite par le développement progressif d’un propos issu d’une seule note initiale, qui s’étend de proche en proche, s’accélère et se densifie également, tout en conservant une allure contemplative et poétique. D’une belle qualité d’écriture, dans un langage à peine plus avancé que celui de Bartok, ces quatorze minutes d’un seul tenant ne trahissent nulle origine géographique et, si «couleur locale» il devait y avoir, ce serait éventuellement, pas bien loin non plus du cliché, dans une gestion très apaisante du temps.


En seconde partie, le Neuvième quatuor (1806) de Beethoven revisite le grand répertoire sans y apporter de bouleversement mais avec une façon aussi harmonieuse et maîtrisée de faire de la musique que précédemment dans Mozart. Des approches plus titanesques et visionnaires, moins sages et confortables, peuvent évidemment se concevoir, encore que, par exemple, le climat si particulier de l’introduction du premier mouvement ne soit nullement négligé: il sera toutefois déjà malaisé d’en trouver de plus humaines, de plus naturelles, montrant comment l’influence de Haydn et de Mozart demeure encore perceptible dans le troisième de ces quatuors dits «Razoumovski». Et c’est précisément l’Allegro assai final du Vingt-deuxième quatuor (1790) de Mozart, présenté avec soin, dans un français impeccable, par Martin Beaver, qui tient lieu, avec bonheur, de bis.


Le site du Quatuor de Tokyo



Simon Corley

 

 

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