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Un petit air des Proms

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
03/25/2007 -  
Dimitri Chostakovitch : Ouverture de fête, opus 96
Benjamin Britten : Variations et Fugue sur un thème de Purcell, opus 34
Vincent Youmans/Dimitri Chostakovitch : Tahiti-Trot, opus 16
Edward Elgar : Enigma Variations, opus 36 – Pomp and circumstance, opus 39 n ° 1
John Philip Sousa : The Liberty bell

Orchestre Lamoureux, David Wroe (direction)


Au nombre des rares traditions ayant réussi à sortir un tant soit peu la musique dite «classique» de son ghetto, on ne voit guère, pour concurrencer le concert du Nouvel An, que la dernier nuit des «Proms», concluant un festival qui affiche, chaque soir de l’été londonien, les plus grands artistes et ensembles du Royaume-Uni et du monde entier. Au demeurant, à la différence de l’institution viennoise, dont les tarifs rendent la communion plus télévisuelle et radiophonique que réellement vivante, la très longue soirée qui clôt les Proms, retransmise par des écrans géants dans tout le pays, bénéficie d’une véritable adhésion populaire, le public se joignant in fine non seulement pour battre des mains et des pieds comme dans la Musikvereinsaal, mais pour chanter des mélodies ayant quasiment acquis le statut d’hymnes nationaux.


A défaut de pouvoir reconstituer intégralement une telle fête, ne serait-ce qu’en raison de sa durée, l’Orchestre Lamoureux avait néanmoins mis bon nombre d’atouts de son côté: un chef britannique qu’il connaît bien, des musiques «sérieuses», pas nécessairement anglaises, des pages plus légères et, bien sûr, pour commencer, une Ouverture de fête, celle de Chostakovitch (1947). Le dynamisme de la baguette de David Wroe n’est pas de trop pour animer cette partition mineure, le revers en étant cependant une certaine raideur.


La musique anglaise est (inhabituellement) bien représentée chez Lamoureux, même si ce concert a hélas bien moins mobilisé que le précédent, consacré en février dernier à Elgar et à Holst (voir ici): l’aura du chef principal, Yutaka Sado, semble décidément indispensable à cette association symphonique. En l’absence du commentaire présentant les interventions successives des différents pupitres, au lieu du Guide de l’orchestre pour la jeunesse (1946) de Britten, c’est plutôt des Variations et fugue sur un thème de Purcell, purement instrumentales, qu’il s’agit d’abord: la mise en place tient la route, notamment dans la difficile fugue finale, mais les cordes graves, au sein d’une formation qui a offert de meilleurs moments au cours de la saison, ont plus particulièrement saisi l’occasion qui leur était ici donnée de se mettre en valeur.


Le retour à Chostakovitch n’en était pas vraiment un, puisque son Tahiti-Trot (1928) dissimule en réalité un arrangement de Tea for two, extrait de No, no, Nanette (1925) de l’Américain Vincent Youmans. Intermède aussi bref que décalé avant la présentation de l’œuvre la plus développée et la plus ambitieuse de ce programme, les Variations «Enigma» (1899) d’Elgar: d’une page à l’autre, l’interprétation se bonifie, jusqu’au célèbre Nimrod ainsi qu’aux deux dernières variations précédant le Final, simples et émouvants, bien conduits. A défaut d’espérer pouvoir entendre dans la capitale les quatre autres marches, moins connues et pourtant fort intéressantes, il faut pour l’heure se contenter de la Première (1900) de la série Pomp and circumstance: la marche proprement dite, un peu carrée et précipitée, laisse la place au fameux Land of hope and glory, point trop pesant.


Autre marche, The Liberty bell (1893) de Sousa n’a vraiment rien de britannique – encore qu’elle rappellera aux anglophiles l’indicatif de la série télévisée Monty Python’s flying circus – et, si elle a été jouée aux Proms voici quelques années, c’était sous la direction d’un Américain, Leonard Slatkin. La Fantasia on British sea songs du fondateur de ces «Promenade concerts», Henry Wood, et, surtout, Jerusalem de Parry, dont la ferveur hymnique est nullement moindre que celle suscitée par Land of hope and glory, ou même le traditionnel Auld lang syne, trois incontournables de la «dernière nuit», auraient pu venir compléter cette après-midi un peu courte: qu’importe, les spectateurs, invités par David Wroe à frapper des mains pour accompagner le dernier couplet, repartent visiblement ravis.



Simon Corley

 

 

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