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Une naissance prometteuse

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
10/05/1998 -  
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Eugène Onéguine
Vladimir Glushchak (Onéguine), Orlan Boylan (Tatiana), Anna Burford (Olga), Ineke Vlogtman (Larina), Katja Boost (Filipievna), Michaël König (Lenski), Thomas Morris (M. Triquet), Michail Schelomianski (Grémine)
European Union Orchestra, Vladimir Jurowski (direction)
Nikolaus Lehnhoff (mise en scène)

Le moment est d'importance, sinon historique, le Théâtre des Champs-Elysées accueille les premières productions d'une institution aussi noble qu'utile, l'Opéra de l'Union européenne (EUO). Déjà à l'origine de l'Orchestre de l'Union européenne, l'International Youth Foundation (de Grande-Bretagne) franchi une étape supplémentaire en créant une structure devant permettre aux jeunes de l'Union de lancer leur carrière dans le monde lyrique, et également d'ailleurs dans les autres corps de métier (administration, costumes, maquillage…). Installée à Baden-Baden, cette jeune troupe entourée d'illustres anciens (le chef Gennadi Rozhdestvensky, le metteur en scène Nikolaus Lenhoff, les chanteuses Elisabeth Söderström, Gundula Janowitz et Régine Crespin) a répété deux spectacle, Onéguine et Béatrice et Bénédict de Berlioz ainsi que des récitals avant de se produire dans la ville allemande et à Paris. Le circuit inaugural se réduit donc à deux villes mais l'on espère que les prochaines tournées seront plus généreuses tant ces jeunes artistes sont convaincants et enthousiasmants.

La distribution, jeune sans être novice (de 24 à 30 ans), a recueilli en effet les ovations du public, autant pour son engagement vocal et dramatique que pour de réelles qualités d'expression et de timbre. On retiendra particulièrement la Tatiana de l'irlandaise Orla Boylan au timbre charnel et envoûtant qui sait se faire murmure ou cri de détresse, l'Onéguine du russo-allemand Vladimir Glushchak, à l'émission très assurée mais qui saura transmettre tout le désespoir du personnage dans la dernière scène de l'opéra, le Lenski de l'allemand Michael König, captivant en idéaliste brisé par le malheur personnel. Excellentes prestations également de l'anglaise Anna Burford en Olga - parfois un peu brusque tout de même - de la nourrice (l'allemande Katja Boost) et de la mère (la néerlandaise Ineke Vlogtman). Tous évoluaient avec naturel dans la mise en scène intelligente et efficace de Nikolaus Lehnhoff, un habitué des grandes scènes (Metropolitan, Munich, Salzbourg, etc mais une seule fois à Paris, il faut réparer cette injustice !). L'orchestre tranchant et parfois brutal de Jurowski semblait en retrait par rapport à la grande réussite de l'ensemble.

Tous ces noms essaimeront, on l'espère, sur les grandes scènes internationales et l'on ne souhaite rien de mieux que l'Opéra de l'Union européenne prenne de l'ampleur et revienne au Théâtre des Champs-Elysées pour découvrir encore d'autres noms, d'autres chanteurs, d'autres émotions.



Philippe Herlin

 

 

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