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La science des Hagen

Bruxelles
Conservatoire
02/26/2007 -  premier février 2007 (Vienne)
Joseph Haydn : Quatuor à cordes, opus 33 n°5, Hob. III : 41
Karol Szymanowski : Quatuor à cordes n°2, opus 56
Ludwig van Beethoven : Quatuor à cordes n°10 “Les Harpes”, opus 74

Quatuor Hagen : Lukas Hagen, Rainer Schmidt (violon), Veronika Hagen (alto), Clemens Hagen (violoncelle)


Le Conservatoire était comble à l’occasion de la venue du Quatuor Hagen : rien d'étonnant, puisqu'il s'agit de l'une des formations les plus prestigieuses et estimées du moment, dans un programme en outre très adroitement élaboré, s’étalant du XVIIIème au XXème siècles. En entamant leur concert par Joseph Haydn, les Hagen confirment à quel point les quatuors du compositeur de La Création constituent une entrée en matière idéale et une véritable bible à laquelle on se réfère toujours. Dans l’Opus 33 n°5 (1781), l’approche est indéniablement classique : le quatuor en révèle, avec autorité, la clarté, le sens des proportions et l’élégance, et ceci sans préciosité. D’une franche agogique, son interprétation est subtilement équilibrée entre sérieux et humour, cet aspect si typiquement et essentiellement haydnien.


Avec le Quatuor Hagen, le public bruxellois est en bonne compagnie pour entendre le Deuxième Quatuor (1927) de Szymanowski, ouvrage faisant partie de la période "nationale" du compositeur. Les Hagen rendent justice non seulement aux motifs folkloriques qui parsèment ce quatuor mais aussi, et surtout, à sa rythmique complexe et à son foisonnement mélodique, tout en assurant la continuité et la cohérence du discours. Les climats sont rendus avec maîtrise, de même que le caractère intense et dramatique de l’ultime œuvre de musique de chambre de Szymanowski.


Au risque de tomber dans la banalité et l’évidence, beethovenienne est peut-être ce qui caractérise le mieux l’interprétation du Quatuor Hagen dans le Dixième Quatuor (1809) du maître de Bonn. Tout ce qui est si intimement lié à la musique de ce compositeur est ici défendu par des musiciens inspirés. Puissance, caractère et gravité sont des mots qui viennent immédiatement à l’esprit à l’écoute de leur prestation pleine d’introspection, en particulier dans l’Adagio ma non troppo, et qui n’en néglige ni la tendresse, ni, par moments, l’insouciance. Si leur vision ne bouleverse pas notre approche du compositeur, elle nous confirme non seulement la technique sans faille des Hagen mais aussi leur autorité et leur science, cette dernière pouvant néanmoins passer pour de la froideur et frustrer les tenants d’une approche de la musique plus chaleureuse, débridée, pleine d’imprévus et de liberté. En bis, le Quatuor Hagen ont donné le deuxième mouvement du Treizième Quatuor de Dvorák.




Sébastien Foucart

 

 

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