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Flûte méridienne

Paris
Sorbonne (Amphithéâtre Richelieu)
02/02/2007 -  
Claude Debussy : Prélude à l’Après-midi d’un faune (arrangement Gustave Samazeuilh)
Olivier Messiaen : Le Merle noir
Henri Dutilleux : Sonatine pour flûte et piano
Arthur Honegger : Danse de la chèvre, H. 39
Francis Poulenc : Sonate pour flûte et piano

Vincent Lucas (flûte), Eric Le Sage (piano)


La saison des «Concerts de midi» (en fait, 12 heures 15) du vendredi à la Sorbonne a débuté comme de coutume mi-janvier: d’ici le 4mai, douze séances, toujours animées de manière fort pédagogique par Jean-Pierre Bartoli, présentent talents confirmés (le Trio Wanderer, le Quintette Moraguès, l’ensemble Musique oblique) et jeunes artistes (Sébastien Droy, Sarah Nemtanu et Jérôme Ducros), tandis que les partenariats institutionnels sont étendus (Conservatoire national supérieur de musique de Paris, Orchestre national de France) ou confirmés. C’est le cas de la coopération entamée depuis plusieurs années avec le Musée d’Orsay et l’Orchestre de Paris, qui a, quant à lui, commencé le 19 janvier son cycle de musique de chambre dédié à la «Musique française du XXe siècle» et plus particulièrement à Dutilleux.


C’est dans ce cadre, et devant un public toujours aussi nombreux, intergénérationnel, studieux et chaleureux, qu’un soliste de l’Orchestre de Paris, Vincent Lucas, proposait un beau programme composé d’œuvres puisées dans le répertoire français pour flûte: riche corpus au sein duquel, au-delà des compositeurs sélectionnés pour l’occasion, on aurait pu adjoindre, sans remonter au XVIIIe, les noms de Koechlin, Roussel, Varèse, Jolivet ou Boulez.


Pour réduire le Prélude à l’Après-midi d’un faune (1894) de Debussy à un seul instrument (accompagné d’un piano), c’est évidemment la flûte qui s’imposait: alternant simple chalumeau de berger et vibrato flamboyant, tour à tour langoureux et capricieux, Vincent Lucas en donne une interprétation éblouissante.


Dédiée aux évocations bucoliques, la flûte a également été tout naturellement associée, dès Vivaldi et Beethoven, aux oiseaux. Avec son Merle noir (1951), Messiaen s’inscrit ainsi de manière très personnelle dans une longue tradition qu’il adapte à sa passion pour l’ornithologie. Mettant en valeur la virtuosité du flûtiste, cette pièce ne fut pas pour rien destinée à l’origine à un concours du Conservatoire, comme la Sonatine (1943) de Dutilleux, où l’on admire l’aisance de Vincent Lucas sur l’ensemble de la tessiture, avec des graves et des aigues parfaitement timbrés.


La rare et brève (quatre minutes) Danse de la chèvre (1921) d’Honegger, écrite pour flûte solo, n’en constituait pas moins une découverte substantielle, annonçant déjà les incantations d’un Varèse ou d’un Jolivet, et faisant se succéder chant et danse. Impossible de ne pas conclure sur la Sonate (1957) de Poulenc: Eric Le Sage, qui a participé à l’intégrale de la musique de chambre du compositeur parue chez RCA, était en terrain familier. Précis, son jeu est plus objectif et carré que celui de son partenaire, expressif, hédoniste et espiègle.


Retour à Debussy pour finir, mais avant de donner l’inévitable Syrinx (1913) en bis, Vincent Lucas dédie le concert à la mémoire de son grand-père, flûtiste comme lui, récemment disparu.


Le site des Concerts de midi



Simon Corley

 

 

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