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Cité de la musique
01/04/2007 -  
Claude Debussy : Sonate n° 3 pour violon et piano (troisième mouvement)
Pablo de Sarasate : Airs bohémiens, opus 20

Sarah Nemtanu (violon), Laurent Wagschal (piano)
Johann Sebastian Bach : Fantaisie, BWV 906
Franz Liszt : Consolation n° 3, S. 172 n° 3
Frédéric Chopin : Sonate pour piano n° 3, opus 58 (quatrième mouvement)
Maurice Ravel : Toccata extraite du «Tombeau de Couperin»

Jean-Frédéric Neuburger (piano)
Franz Schubert : Sonate pour arpeggione et piano, D. 821 (premier mouvement)
Johann Sebastian Bach : Suite pour violoncelle n° 1, BWV 1007 (Prélude)
Paul Hindemith : Sonate pour alto, opus 25 n° 1 (quatrième mouvement)

Antoine Tamestit (alto), Bertrand Chamayou (piano)
Wolfgang Amadeus Mozart : «Il mio tesoro» extrait de «Don Giovanni», K. 527
Franz Liszt : Oh! quand je dors, S. 282 – Enfant, si j’étais roi, S. 283
Paolo Tosti : «L’alba sepàra dalla luce l’ombra» extrait des «Quattro canzoni d’Amaranta»
Hector Berlioz : Le repos de la Sainte Famille extrait de «L’Enfance du Christ», H. 130

Sébastien Droy (ténor), Franck Villard (piano)
Wolfgang Amadeus Mozart : Alma grande e nobil core, K. 578
Jules Massenet : «Je suis encore tout étourdie» extrait de «Manon»
Vincenzo Bellini : La Ricordanza
Francisco Salvador Daniel : «Zohra» extrait de «L’Album de chansons arabes, kabyles et mauresques»

Amel Brahim-Djelloul (soprano), Catherine Daiprés (piano)
Georges Bizet : «Quand la flamme de l’amour» extrait de «La Jolie fille de Perth» – «L’orage s’est calmé» extrait des «Pêcheurs de perles»
Gioacchino Rossini : «Resta immobile» extrait de «Guillaume Tell»
Jacques Ibert : «Chanson de la mort de Don Quichotte» extraite des «Quatre chansons de Don Quichotte»
Ludwig van Beethoven : «Ha! welch’ ein Augenblick!» extrait de «Fidelio», opus 72

Jean-Luc Ballestra (baryton), Michel Capolongo (piano)


La présélection, par les trois cents membres de l’académie constituée pour la quatorzième édition des Victoires de la musique classique, des six musiciens parmi lesquels le public élira les deux «révélations» (soliste instrumental et artiste lyrique) de l’année 2007 suscite d’abord la perplexité. Non pas que leur excellence soit en cause: bien au contraire, elle s’est affirmée au point que leur notoriété est déjà réelle auprès des mélomanes. Car, au-delà de leur seul âge, qualifier de «révélation» Sarah Nemtanu, premier violon de l’Orchestre national de France, aussi bien que Jean-Frédéric Neuburger, qui joue en solo à La Roque d’Anthéron ou en concerto à Tokyo sous la direction de Maazel, et Antoine Tamestit, qui effectue déjà aussi une carrière internationale, a quelque chose de déroutant. De même, dans le domaine vocal, les trois nominés sont loin d’être des inconnus.


Mais ce seront sans doute autant de «révélations» pour une grande partie des 2 200 000 téléspectateurs de France 3 et auditeurs de France Inter, qui bénéficieront à cette occasion de l’un de ces rares moments où la «grande musique» accède au prime time. L’Amphithéâtre de la Cité de la musique accueillait les six candidats – présentés à la bonne franquette par Frédéric Lodéon, qui animera avec Marie Drucker l’émission télévisée – pour l’enregistrement du disque qui, offert d’ici quelques semaines aux lecteurs de Diapason et de Télérama ainsi qu’aux clients de la FNAC et du CIC, leur permettra de juger sur pièce avant de participer au vote par correspondance qui désignera les deux vainqueurs.


Sarah Nemtanu, après un Finale généreux et sensuel de la Sonate pour violon et piano (1917) de Debussy, se lance dans les Airs bohémiens (1878) de Sarasate, où elle préfère visiblement «assurer», non sans succès, mais au prix d’une certaine retenue expressive. L’impression d’assister à un concours vient également à l’esprit avec Jean-Frédéric Neuburger, manifestement tendu, qui a choisi quatre brefs morceaux mettant en valeur ses nombreuses qualités: clarté de l’articulation et agilité digitale dans la Fantaisie BWV 906 de Bach, subtilité du toucher et refus des effets faciles dans la Troisième consolation (1849) de Liszt, fougue et puissance dans le Presto ma non tanto final de la Troisième sonate (1844) de Chopin. Un peu sèche, la Toccata du Tombeau de Couperin (1917) de Ravel pâtit en outre de quelques accrocs.


Curieusement, Antoine Tamestit débute par deux pièces dont la version originale n’est pas destinée à l’alto: l’Allegro moderato initial de la Sonate «Arpeggione» (1824) de Schubert et le Prélude de la Première suite pour violoncelle de Bach. Des trois solistes instrumentaux, c’est probablement celui qui prend le plus de risques interprétatifs, dramatisant le discours dans Schubert et livrant un Bach plus pensé que fluide. Il conclut sur le spectaculaire quatrième mouvement (Tempo rapide. Sauvage. La beauté de la sonorité est accessoire) de la Deuxième sonate (1922) de Hindemith.


La catégorie «Artistes lyriques» offre globalement plus de satisfactions, même si, dans «Il mio tesoro» de Don Giovanni (1787), Sébastien Droy déçoit par un timbre inégal et un fort vibrato. La suite de son programme est indéniablement originale, avec deux mélodies de Liszt sur des poèmes de Victor Hugo, Quand je dors (1842) et Enfant, si j’étais roi (1844), dans lesquelles il confirme sa capacité à soutenir une belle ligne de chant et à faire vivre le texte, soignant particulièrement la diction. Il semble enfin s’épanouir pleinement dans une chanson de Tosti, L’alba sepàra dalla luce l’ombra, mais c’est plus en demi-teinte qu’il termine sa prestation, avec un remarquable sens du récit dans l’épisode du repos de la Sainte Famille extrait de L’Enfance du Christ (1854) de Berlioz.


Il sera en revanche difficile de départager les deux autres concurrents. Après un Alma grande e nobil core (1789) de Mozart un peu sur la réserve (et qui sera repris en fin de concert), Amel Brahim-Djelloul, malgré une pianiste trop souvent en difficulté, s’impose ensuite dans l’air «Je suis encore tout étourdie» de Manon (1884) de Massenet, incarnant le rôle-titre avec fraîcheur et conviction. Un répertoire idéal pour la soprano, dont l’émission pure, la riche tessiture, la parfaite diction, le timbre chaleureux et l’instrument ductile font tout autant merveille dans La Ricordanza (1834) de Bellini. Elle achève par une véritable rareté, en même temps qu’une allusion à ses origines algériennes, avec Zohra, extrait de l’Album de chansons arabes, kabyles et mauresques de Francisco Salvador Daniel (1831-1871).


Jean-Luc Ballestra, tout juste sorti des représentations de L’Amour des trois oranges à Bastille, est le seul des trois chanteurs à disposer, en la personne de Michel Capolongo, d’un accompagnateur fiable. Caractérisant avec soin les différents personnages qu’il interprète successivement, il se montre d’emblée très à l’aise dans l’air de Ralph «Quand la flamme de l’amour» extrait de La Jolie fille de Perth (1867). Après la Chanson de la mort de Don Quichotte extraite des Quatre chansons de Don Quichotte (1932) d’Ibert, toute en nuances et en raffinement, il retrouve Bizet pour l’air de Zurga «L’orage s’est calmé» extrait des Pêcheurs de perles (1863): voix puissante, graves assurés, timbre homogène, le baryton possède en outre un indéniable charisme. S’il a prouvé entre-temps, dans «Resta immobile» extrait de Guillaume Tell (1829) de Rossini, que l’italien ne lui pose pas le moindre problème, il peine en revanche dans l’air de Pizarro «Ha! welch’ ein Augenblick!» extrait de Fidelio (1814) de Beethoven, trop appliqué, manquant de noirceur et parfois même de justesse.


Rendez-vous le 28 février prochain Salle Pleyel pour savoir qui succédera aux «Révélations 2006», Bertrand Chamayou et Nathalie Manfrino.


Le site des Victoires de la musique classique
Le site d’Antoine Tamestit



Simon Corley

 

 

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