About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

En Avant(i) la musique!

Paris
Salle Cortot
12/08/2006 -  
Alban Berg : Quatre pièces pour clarinette et piano, opus 5
Jean-Marc Singier : Appendice
Ludwig van Beethoven : Sonate pour cor et piano, opus 17
Carlos Roqué Alsina : Belgirate
Franz Scheker : Der Wind

André Cazalet (cor), Ensemble MusicAvanti: Gilles Burgos (flûte), Louis-Vincent Bruère (clarinette), Alexis Galpérine (violon), David Simpson (violoncelle), Carlos Roqué Alsina (piano)


Même si l’ensemble MusicAvanti n’a été formellement constitué qu’en 2003, cela fait maintenant sept ans que neuf musiciens se réunissent régulièrement au sein d’une association éponyme, sous la direction artistique de Carlos Roqué Alsina. Le nom de cette formation évoque l’orchestre de chambre finlandais Avanti! fondé en 1983 par Salonen et Saraste: de fait, elle s’attache également à défendre la musique contemporaine, mais sans la confiner dans un ghetto stérilisant, puisque chacun des cinq concerts de la saison 2006-2007 mêlera, dans un esprit de découverte, répertoire ancien, «classiques» du XXe siècle et compositeurs actuels, à l’image de ce programme intéressant, quoiqu’un peu court, donné dans le cadre idéal de la Salle Cortot.


Dans les Quatre pièces (1913) de Berg, on peut rêver clarinette plus veloutée que celle de Louis-Vincent Bruère, mais la manière dont les interprètes conduisent l’auditeur jusqu’au cataclysme de la dernière pièce n’en demeure pas moins saisissante. Appendice (1983) de Jean-Marc Singier offre une récréation réjouissante et ludique, fantasque et virtuose, exigeant une grande précision de mise en place: cinq minutes durant la flûte de Gilles Burgos virevolte en effet autour des rythmes saccadés du violoncelle de David Simpson.


Avec André Cazalet en guest star de luxe, c’était l’occasion assez rare d’entendre la Sonate pour cor (1800) de Beethoven: éclat des sons cuivrés, graves impressionnants, beau legato et chaleur du timbre, le soliste de l’Orchestre de Paris défend avec brio une partition qui, faisant fi des limitations techniques inhérentes au cor naturel, réserve en outre une intéressante partie de piano, bien mise en valeur par Carlos Roqué Alsina.


La seconde partie du concert permettait d’abord de découvrir une œuvre récente de Roqué Alsina, créée en mars dernier par Alexis Galpérine, qui relève à nouveau le défi posé par Belgirate, un solo d’un quart d’heure. Le titre fait référence à la cité italienne des bords du Lac Majeur, plus précisément aux panoramas et virages qui caractérisent ce site escarpé. Dans l’esprit quasi romantique d’une improvisation ou d’une rhapsodie, le violon semble sans cesse tourner sur lui-même, de plus en plus vite, au fil des trois mouvements enchaînés: le chant tente de s’imposer sur des formules de type récitatif ou cadence et de sortir d’une forêt de notes répétées, trilles et trémolos. L’élan et la sonorité du violoniste font ici merveille.


Der Wind (1908) de Schreker, brève «allégorie chorégraphique» (douze minutes) pour clarinette, cor, violon, violoncelle et piano, conclut en rassemblant la quasi-totalité des protagonistes de la soirée. Bien plus aimable que celui qui avait soufflé toute la journée sur la capitale, ce «vent» se rattache à un chaleureux postromantisme germanique, même si certaines harmonies et couleurs ne sont pas sans évoquer Debussy.



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com