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Pour le temps de l’Avent

Paris
Eglise Saint-Roch
12/05/2006 -  
Johann Sebastian Bach : Cantates n°s 64 (#), 121 (&) et 133 (*) – Sinfonia extraite de l’Oratorio de Noël, BWV 248 n° 10

Caroline Weynants (#), Cécile Côte (&), Aurore Bucher (*) (sopranos), Petra Noskaïova (alto), Paulin Bündgen (contre-ténor), Henning Kaiser (ténor), Etienne Debaisieux (# *), Benoît Giaux (&) (basses)
Chœur de chambre de Namur, Les Agrémens, Jean Tubéry (cornet, flûte et direction)


Au sein d’une programmation par ailleurs volontiers décalée, les «Concerts parisiens» produits par Philippe Maillard poursuivront cette saison, dans le cadre de leurs «Grands concerts sacrés», la série de cantates de Bach proposée par Sigiswald Kuijken. Mais en attendant ce 22 mars prochain, Jean Tubéry, le Chœur de chambre de Namur, qu’il dirige depuis 2005, et l’ensemble Les Agrémens (Orchestre baroque de Namur), qui est associé au chœur depuis 1995, donnaient également à l’église Saint-Roch une soirée dédiée à Bach. En cette veille de Saint-Nicolas, l’approche de Noël suggérait l’inévitable Weihnachtsoratorium, mais Jean Tubéry, cornettiste de formation, a préféré sélectionner trois cantates destinées à cette période de l’année et écrites notamment pour son instrument de prédilection. Une bonne idée qui, en l’absence du musicien titulaire de cette partie rarement mise en valeur, n’a hélas pu se déployer dans toute sa splendeur.


Avec le morceau d’ouverture de la Cantate 133 «Ich freue mich in Dir» (27 décembre 1724), la sonorité veloutée du Chœur de chambre de Namur, qui chante à quatre voix par partie, s’impose d’emblée: la suite du concert, confiant des soli à huit des seize choristes, viendra démontrer que la qualité de l’ensemble wallon résulte de l’association d’éminentes individualités. Ainsi, les deux redoutables arias da capo de cette cantate sont-elles remarquablement défendues: dans la première, le contre-ténor Paulin Bündgen fait valoir un beau timbre et se joue des périlleuses vocalises, même s’il n’est pas toujours sûr aux extrémités de sa tessiture; dans la seconde, la soprano Aurore Bucher déjoue les pièges de justesse que pose ce difficile exercice de placement de la voix, malgré une émission irrégulière et un registre expressif peut-être plus opératique que religieux.


Les deux autres cantates au programme faisaient appel non seulement au cornet, mais à trois trombones, chacun de ces quatre instruments venant doubler l’une des parties du chœur. Si les voûtes de Saint-Roch demeurent décidément peu favorables à la lisibilité des pages contrapuntiques, la Cantate 121 «Christum wir sollen loben schon», livrée la veille de la Cantate 133, permettait toutefois de découvrir deux autres solistes: l’excellent ténor Henning Kaiser, couleur claire quoique légèrement détimbrée dans l’aigu, phrasés impeccables, mais aussi diction et intelligence du texte dignes d’un Evangéliste; la basse Benoît Giaux, plus en retrait, manquant de précision.


En début de seconde partie, Jean Tubéry offre un petit échantillon de son talent au cornet puis à la flûte à bec. La Cantate 64 «Sehet, welch eine Liebe hat uns der Vater erzeiget» (27 décembre 1723) est en effet précédée de deux pièces pour cornet et trois trombones de Gottfried Reiche (1667-1734), qui fut le cornettiste (et trompettiste) d’élection de Bach, puis de la «Pastorale» qui ouvre la deuxième partie de l’Oratorio de Noël (1734), entourées d’interventions du chœur, des solistes et de l’orgue. Dans la cantate proprement dite, les solistes se montrent à nouveau convaincants: la soprano Caroline Weynants, efficace au prix d’une certaine prudence, et l’alto Petra Noskaïova, excellente, si ce n’est un manque de projection.


Jean Tubéry ne dirige que les tutti, s’asseyant au pied de l’estrade pendant les récitatifs et les arias accompagnées des seuls instruments solistes et de la basse continue, mais avec l’ensemble Les Agrémens, et en dépit d’un hautbois d’amour parfois malheureux, il parvient à conjuguer allant et rondeur, mordant et souplesse.


En bis, les musiciens reprennent, cette fois-ci avec le cornet de Jean Tubéry, le chœur introductif de la Cantate 133, avant de conclure sur le choral Jesu meine Freude.


Le site des Concerts parisiens



Simon Corley

 

 

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