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Escapade américaine

Paris
Cité de la musique
11/18/2006 -  et 19* (Massy), 25 (Chaville) novembre 2006
Samuel Barber : Souvenirs, opus 28
Leonard Bernstein : Sérénade pour violon et orchestre «Le Banquet»
Aaron Copland : Symphonie n° 3

Olivier Charlier (violon)
Orchestre national d’Ile-de-France, Yoel Levi (direction)


Sous le titre un peu trompeur de «Manhattan», l’Orchestre national d’Ile-de-France et son directeur musical, Yoel Levi, présentent à trois reprises un programme certes consacré à des compositeurs ayant vécu à New York mais consistant avant tout en un panorama de la musique américaine au tournant des années 1940 et 1950, avec Barber, Bernstein et Copland. Etait-ce une fois de plus l’occasion d’entendre les sempiternels Adagio, West side story et Billy the kid? Heureusement non, car la programmation de la formation francilienne n’a décidément rien perdu de son caractère aventureux.


Ainsi des rares Souvenirs (1952), à l’origine six danses pour piano à quatre mains que Barber ne tarda pas à orchestrer en vue d’un ballet: vingt-deux minutes de bonheur simple et sans prétention, tendrement désuètes et ironiques, dont l’esprit évoque parfois le Groupe des Six ou les arrangements décalés du Le Baiser de la fée de Stravinski.


Plus connue, la Sérénade (1954) de Bernstein se veut également, malgré son titre, plus ambitieuse, ne serait-ce que parce qu’elle est inspirée du Banquet de Platon: peu de jazz, sinon dans le mouvement final, mais un concerto néoclassique servi par le violon chaleureux et coloré d’Olivier Charlier. L’accompagnement se révèle sans faille, traduisant une grande confiance en soi et dans la battue du chef, bien que celui-ci, comme le mois dernier dans Prokofiev, réalise à nouveau le tour de force de diriger par cœur une œuvre concertante. Soliste et orchestre offrent en bis l’arrangement pour violon et cordes réalisé par Heifetz de It ain’t necessarily so, extrait du deuxième acte de Porgy and Bess (1935) de Gershwin.


La seconde partie offrait l’occasion assez exceptionnelle d’entendre la Troisième symphonie (1946) de Copland, souvent présentée comme la plus importante contribution américaine au genre symphonique. Si d’autres partitions, tout aussi négligées sous nos latitudes, notamment la Troisième de Harris, peuvent légitimement prétendre à cette prééminence, l’importance de celle de Copland n’en demeure pas moins considérable, reprenant en outre la célèbre Fanfare for the common man dans son vaste mouvement final. L’optimisme et les grands espaces, l’humanisme et la puissance rappellent, à la même époque, la Cinquième de Prokofiev, de proportion comparable (quarante-six minutes), mais la patte de l’auteur d’Appalachian spring n’en demeure pas moins immédiatement reconnaissable. Massive et survoltée, l’interprétation de Levi et de ses musiciens rend pleinement justice à une écriture robuste et énergique, souvent chargée et un rien bavarde.



Simon Corley

 

 

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