About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Les étoiles (des Bouffes) du Nord

Paris
Théâtre des Bouffes du Nord
11/06/2006 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Quatuor n° 17 «La Chasse», K. 458
Dimitri Chostakovitch : Quatuor n° 14, opus 142
Felix Mendelssohn : Quatuor n° 2, opus 13

Quatuor Talich: Jan Talich, Petr Macecek (violon), Vladimir Bukac (alto), Petr Prause (violoncelle)


C’est avec plaisir que l’on reprend le lundi soir le chemin des Bouffes du Nord, pour découvrir, non sans soulagement, que malgré une saison entière consacrée à des travaux de remise aux normes, ce lieu unique n’a rien perdu ni de son charme ni de son acoustique. La programmation musicale, toujours confiée à Olivier Mantei et Instant pluriel, s’inscrit dans la continuité, présentant vingt concerts allant du baroque (Concerto italiano, Leonhardt, Staier, Mullova, …) au contemporain (Ars nova, Ensemble intercontemporain, IRCAM, …), sans oublier les nouveaux talents (David Greilsammer, Atushi Sakaï) et les habitués (Planès, Portal, le Quatuor Prazak, …).


Non moins fidèle, le Quatuor Talich y donnait déjà en avril 2004 (voir ici) le Dix-septième quatuor «La Chasse» (1784) de Mozart. Même s’ils font preuve de leur finesse habituelle et d’une grande retenue dans l’Adagio, les Tchèques ne se présentent pas sous leur meilleur jour, avec un premier violon d’une justesse trop souvent imprécise et une approche étonnamment tendue, presque raide et sèche, qui semble annoncer Beethoven dans l’Allegro assai final.


Dans le Quatorzième quatuor (1973) de Chostakovitch, on aura peut-être connu Allegretto initial plus âpre et grinçant, mais l’expression déchirante et dépouillée de l’Adagio et la rage de l’Allegretto conclusif emportent la conviction, avec un sens de la narration qui semble tout droit venir de Janacek. Si les prestations de Petr Prause (violoncelle) et de Vladimir Bukac (alto) suscitent l’admiration, la cohésion des Talich n’en rend pas moins justice à une écriture plus mélodique que contrapuntique, où les quatre instruments ne semblent en former qu’un seul.


Après ces hommages quasi obligés aux «anniversaires» de 2006, la seconde partie était consacrée, de façon nettement plus originale, au Deuxième quatuor (1827) de Mendelssohn: à dix-huit ans chez lui comme à soixante-sept chez Chostakovitch, c’est le même ton si personnel, celui d’une poignante confession, qui prédomine, trouvant dans les deux cas une sorte d’apaisement final. Subtile et généreuse à la fois, la formation tchèque semble enfin pleinement s’épanouir: sans taire pour autant les heurts du mouvement initial, le discours avance toujours avec une belle spontanéité et l’Intermezzo fait même penser à Dvorak.


En bis, les Talich offrent le mouvement final, plein d’humour et de santé, de l’un des trois Quatuors de Jan Vaclav Kalivoda (1801-1866), également connu sous le nom de Johann Wenzel Kalliwoda, qu’ils viennent d’enregistrer pour Calliope.


Le site du Théâtre des Bouffes du Nord
Le site du Quatuor Talich



Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com