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Une si longue absence

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
09/19/2006 -  et 14 (Montreux), 15 (Genève) septembre 2006
Ludwig van Beethoven : Missa solemnis, opus 123

Camilla Nylund (soprano), Birgit Remmert (soprano), Charles Workman (ténor), Franz Josef Selig (basse)
Rundfunkchor Berlin, Simon Halsey (chef de chœur), Orchestre de la Suisse romande, Marek Janowski (direction)


Au cours d’une saison qui s’annonce aussi luxueuse que de coutume, le Théâtre des Champs-Elysées accueillera comme toujours des formations «en résidence» (National de France, Ensemble orchestral de Paris, Lamoureux) et, parmi les orchestres invités, de nombreux «fidèles» du lieu, comme la Philharmonie de Vienne, la Staatskapelle de Dresde, chacune à deux reprises, et l’Orchestre de chambre de Cologne. Parmi les affiches plus originales, on note un étonnant triplé bavarois (Orchestre d’Etat bavarois, Philharmonie de Munich et Orchestre symphonique de la Radio bavaroise), le Concertgebouw d’Amsterdam, la Philharmonie de New York et l’Orchestre du XVIIIe siècle: si Pleyel a réussi à attirer la Philharmonie de Berlin ou le Gewandhaus de Leipzig, la salle de l’avenue Montaigne se défend donc à armes égales.


Dans cet esprit, la venue de l’Orchestre de la Suisse romande (OSR) faisait également figure d’événement, puisqu’il n’avait pas joué à Paris depuis une mémorable Dixième symphonie de Chostakovitch dirigée par Armin Jordan au Théâtre du Châtelet: c’était en septembre 1990! Seize années d’absence qui, même si la phalange helvète s’est produite à quatre reprises à Orange en juillet 2004, constituaient une véritable anomalie alors même que l’ensemble façonné un demi-siècle durant par Ernest Ansermet porte les couleurs d’une région francophone située à seulement trois heures et quelque en TGV de Paris.


L’intérêt était d’autant plus vif que l’OSR revenait pour l’occasion avec Marek Janowski, qui en est le «directeur artistique» depuis septembre 2004 et le «directeur musical» depuis septembre 2005. On ne pourra pas dire qu’ils aient choisi pour cette visite ni la facilité, ni le répertoire brillant qu’affectionnent le plus souvent les orchestres en tournée, puisque le programme était dédié à la seule Missa solemnis (1823) de Beethoven, rodée la semaine précédente à Montreux puis à Genève.


Le chef allemand marque fortement l’œuvre de son empreinte, défendant une vision dramatique et contrastée, à l’image du Gloria entre murmures de l’Et incarnatus et attaques vigoureuses, quasiment descriptives, du Crucifixus. Si, conformément à son habitude, il privilégie des tempi rapides, ce n’est pas au détriment de l’intériorité (Kyrie, première partie de l’Agnus Dei). Riche en aspérités, sans concession, cette vision ne manque ni d’élan, ni de grandeur, ni de puissance, avec un effectif instrumental important (soixante cordes, des bois doublés) qui n’alourdit toutefois jamais le propos. La relative déception vient cependant de l’orchestre: problèmes d’intonation des bois, cordes acides, intervention pas toujours juste du premier violon, Bogdan Zvoristeanu, dans le Benedictus, le travail en profondeur dont Janowski est coutumier et dont avait tant bénéficié l’Orchestre philharmonique de Radio France n’a sans doute pas encore eu le temps de porter tous ses fruits.


Le Chœur de la Radio de Berlin n’est autre que le partenaire de l’autre orchestre dont Janowski est le directeur musical, le Radio-Sinfonieorchester Berlin: préparé par son chef principal, Simon Halsey, il fait montre d’une belle cohésion, même si la partition, particulièrement redoutable, met parfois à rude épreuve les aigus des sopranos. Au sein du quatuor vocal, le vibrato de Camilla Nylund et Birgit Remmert finit par être excessif, mais Charles Workman, malgré une émission qui semble un peu contrainte, délivre de superbes phrasés et Franz Josef Selig s’illustre par des moyens vocaux impressionnants.


Marek Janowski retrouvera le public de la capitale en janvier prochain Salle Pleyel, à la tête de l’Orchestre de Paris pour deux programmes successifs (Mozart/Bruckner, Schumann).


Le site de l’Orchestre de la Suisse romande



Simon Corley

 

 

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