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Un Roi pasteur sans relief

Salzburg
Grosse Universitätsaula
07/24/2006 -  et les 27 et 29* juillet
Wolfgang Amadeus Mozart : Le Roi pasteur
Kresimir Spicer (Alessandro), Annette Dasch (Aminta), Marlis Petersen (Elisa), Arpiné Rahdjian (Tamiri), Andreas Karasiak (Agenore). Balthasar-Neumann Ensemble, Sebastian Hamann (violon), dir. Thomas Hengelbrock.

Serenata destinée au dernier fils de Marie-Thérèse de passage à Salzbourg en 1775, Le Roi Pasteur ne manque pas de charme et montre toute l’expérience acquise par Mozart à l’époque où il compose ses Concertos pour violon. C’est d’ailleurs sa dernière œuvre dramatique achevée avant Idoménée : Thamos, roi d’Egypte n’est qu’une musique de scène et Zaïde, opéra posthume, restera incomplet. Thomas Hengelbrock dirige et met en scène. Il a de bonnes idées, dirige les chanteurs avec précision. Des idées variées, qui multiplient les perspectives. Un jeu de cartes, au début, distribue les rôles. L’ironie, que le chef débusque dejà dans le texte de Metastase, place d’emblée la dimension politique sous le signe de l’ambiguïté, et comme Mozart, d’après lui, n’aurait pas vraiment cherché à plaire à Colloredo, Alexandre est totalement dévalorisé, conduisant son char comme un enfant ferait joujou. Il y a bien, pourtant, initiation du roi pasteur, qui devra sortir du cadre de la pasorale, où tout est volontairement convenu, presque mécanique, enfantin en tout cas, pour apprendre la vie. C’est plutôt réussi, même si l’on a du mal à trouver une adéquation avec la musique et si l’on met au défi ceux qui ne connaissent pas l’histoire d’y comprendre quoi que ce soit.
A la tête du Balthasar-Neumann-Ensemble, constitué d’instruments anciens, qu’il a lui-même fondé, Thomas Hengelbrock se démène beaucoup, tenant d’abord à insuffler le plus de vie possible à cette musique de circonstance, quitte à l’assécher et à la brutaliser un peu, ce qui prive certains numéros – le très bel air L’amero, saro costante avec violon concertant – de leur poésie. La production, de toute façon, ne peut atteindre pleinement son but à cause de la médiocrité de la distribution. Si l’on aime assez l’Elisa de Marlis Petersen, agile et fruitée – on se souvient de son Rossignol dans Les Oiseaux à Genève -, l’Aminta d’Annette Dasch manque de nuances, d’aisance dans l’aigu et de souplesse dans la ligne. Arpine Rahdjian serait plus intéressante, si elle n’avait pas la vocalise laborieuse. Les hommes, eux, deçoivent franchement, qu’il s’agisse de l’Agenore nasal d’Andreas Karasiak ou, pis encore, de l’Alexandre de Kresimir Spicer, dont les sons ouverts, les phrasés décousus et la colorature incertaine sont inquiétants de la part d’un chanteur qu’on a connu naguère beaucoup plus convaincant.



Didier van Moere

 

 

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