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Décevante fin de saison

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
07/04/2006 -  
Gustav Mahler : Lieder eines fahrenden Gesellen – Symphonie n° 1 « Titan »
Stephan Genz (baryton)
Orchestre national de France, Kurt Masur (direction)


Le programme était parfait : on ne redira pas les points communs entre les Chants d’un compagnon errant et la Première Symphonie de Mahler. Son exécution, en revanche, laissait pas mal à désirer. Le remplacement du très attendu Roman Trekel par Stephan Genz, tout d’abord, fut une mauvaise affaire. Certes il rendit service. Mais la voix, courte de grave et d’aigu, peu timbrée, n’arrive pas, faute de technique, à se projeter dans la salle, sans parler de notes d’une justesse tout approximative, surtout dans l’aigu. A partir de là, l’interprétation ne peut que se réduire à une mise au point laborieuse, pourtant fort ovationnée – passons. On préférait écouter les détails de l’orchestration, bien mis en valeur par la direction précise de Kurt Masur, un tantinet trop sec cependant dans le dernier lied, si poignant dans sa désespérance.


Le chef fut moins heureux dans la Symphonie « Titan », qui souffrit d’abord de décalages fâcheux, en particulier au début des premier – un comble, pour le fameux Naturlaut – et deuxième mouvements, peut-être dus à un manque de précision dans la battue. Cela dit, les différents pupitres, les vents beaucoup plus que les cordes, pas toujours très homogènes, réservèrent heureusement, çà et là, quelques beaux moments. Mais on sentait que Kurt Masur avait du mal à tenir la distance, à penser la partition dans son ensemble, offrant une lecture finalement assez décousue. Et puis Mahler n’était pas là, avec sa souffrance, sa tendresse, son ironie, tout ce qui fait de cette Première Symphonie la mise en musique d’une conscience.


Kurt Masur aurait-il davantage, comme beaucoup de grands Kapellmeister, à commencer par Karajan, Böhm, Jochum ou Wand, la fibre brucknérienne ? Ne répondons pas trop vite : nous l’avons entendu diriger il y a un certain temps une excellente Titan et les habitués des Champs-Elysées se souviennent d’une très belle Neuvième avec la Philharmonie de New York. Quoi qu’il en soit, venant après la superbe Deuxième dirigée par Paavo Järvi à Saint-Denis (voir ici), cette Première faisait, malgré ses déferlements sonores, plutôt pâle figure.



Didier van Moere

 

 

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