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Schubert et son modèle

Fontainebleau
Théâtre municipal
05/14/2006 -  et 7 (Glyndebourne), 8 (Lisboa), 9 (Porto), 10 (Newbury), 12 (Bristol) et 13 (London) mai 2006
Ludwig van Beethoven : Septuor, opus 20
Franz Schubert : Octuor, D. 803

Pascal Moraguès (clarinette), Marco Postinghel (basson), Guido Corti (cor), Viktoria Mullova, Adrian Chamorro (violon), Maxim Rysanov (alto), Manuel Fischer-Dieskau (violoncelle), Heinrich Braun (contrebasse)


Du 13 mai au 18 juin, ProQuartet présente la septième édition de ses «Rencontres musicales», un festival qui, toujours sous la houlette de Georges Zeisel, continue de concilier quantité et qualité: dix concerts associant, au Théâtre municipal ou au Château de Fontainebleau, cycles thématiques (Bartok/Mozart, Brahms/Mozart) et artistes consacrés (Viktoria Mullova et Leon Fleisher qui bénéficient chacun d’une «carte blanche», mais aussi le Quatuor Prazak et Nicholas Angelich) et, au travers de «promenades musicales» dans les églises alentour, douze programmes sur le thème «Les contemporains de Mozart», dédiés à de jeunes quatuors aussi bien français (Alma, Castagneri, Voce, …) qu’étrangers (Carducci, Doric, …).


Le «concert inaugural» – en fait, les festivités avaient déjà commencé la veille avec le Quatuor Carducci – coïncidait avec la dernière étape du périple européen au cours duquel l’Ensemble Mullova a joué à sept reprises un copieux programme associant fort logiquement deux partitions à la parenté revendiquée. Virtuose et soliste reconnue, la violoniste russe n’en fait pas moins une carrière de chambriste, notamment au travers de l’ensemble auquel elle a donné son nom, fondé en 1994 et formé d’artistes originaires de différents pays, à l’image du Colombien Adrian Chamorro, second violon du Quatuor Turner et membre de l’Orchestre des Champs-Elysées, ou du Français Pascal Moraguès, clarinette solo à l’Orchestre de Paris.


Trop souvent confiné dans une esthétique suave, indolente et compassée de kiosque à musique, le Septuor (1800) de Beethoven retrouve ici des couleurs, animé par un infatigable élan juvénile, une verdeur réjouissante, jamais à l’emporte-pièce pour autant, avec au contraire une variété de nuances parfaitement mises en valeur par l’acoustique très naturelle du Théâtre municipal: un Beethoven vivant, espiègle et joueur, voire canaille, où même le Menuet se fait mordant, à peine entaché de quelques menues imprécisions, que l’on pourra attribuer à l’usure d’une fin de tournée. Mullova, de son côté, conserve certes quelques réflexes solistes, mais elle n’en mène pas moins ses partenaires, assurant ainsi une belle cohésion d’ensemble.


Du vivant du compositeur (et à son grand dam), le Septuor rencontra un succès considérable – il en réalisa d’ailleurs lui-même une adaptation pour trio avec piano – et suscita donc de nombreux émules à travers toute l’Europe, pour des formations identiques (Berwald, Kreutzer) ou voisines, à commencer par l’Octuor (1824) de Schubert, qui en décalque la construction. Les options interprétatives retenues dans Beethoven, y compris la renonciation aux reprises dans les mouvements extrêmes, font également merveille dans le Scherzo ou dans l’Allegro final, mais ne suffiraient pas à rendre justice à toutes les facettes de cette œuvre de grande ampleur, d’une portée allant bien au-delà de l’aimable divertissement: les musiciens varient donc opportunément les registres, depuis la dimension symphonique (Andante molto ouvrant le dernier mouvement) jusqu’aux couleurs déjà quasiment brahmsiennes du Menuet en passant par les abîmes expressifs de l’Adagio, offrant ainsi une lecture particulièrement convaincante de ces pages exceptionnelles.


Le site de ProQuartet

Le site de Viktoria Mullova



Simon Corley

 

 

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