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Une soirée chez Madame Verdurin

Paris
Musée d'Orsay
03/31/2006 -  
Maurice Ravel : Introduction et Allegro (*)
Richard Wagner : Siegfried-Idyll (+) – Mort d’Isolde (transcription Franz Liszt)
Ernest Chausson : Concert, opus 21 (*)

Vincent Lucas (flûte), Alexandre Gattet (hautbois), Philippe Berrod, Olivier Derbesse (clarinette), André Cazalet, Bernard Schirrer (cor), Marc Trénel (basson), Frédéric Mellardi (trompette), Philippe Aïche (+), Eiichi Chijiiwa (+ *), Caroline Vernay (violon), Ana Bela Chaves (alto), Eric Picard (violoncelle), Igor Boranian (contrebasse), Bénédicte Rostaing (harpe), Maciej Pikulski (piano)


Suite du cycle «Wagner, Liszt et la France» au Musée d’Orsay, avec les solistes de l’Orchestre de Paris, augmentés de deux artistes invités, dans un programme que l’on se plaît à imaginer, voici exactement un siècle, dans un salon parisien, sous l’égide d’une Madame Verdurin se plaignant des migraines que provoquait chez elle la musique de Wagner, tout en ne renonçant pas pour autant à la faire jouer au cours de ses soirées.


Parfait antidote à un wagnérisme qui a au demeurant encore moins touché Ravel que Debussy, Introduction et Allegro (1905) bénéficie ici d’une interprétation particulièrement capiteuse et dramatique, servie par la harpe de Bénédicte Rostaing, à la sonorité inhabituellement ample.


Siegfried-Idyll (1870) était ensuite donné, dans sa version «chambriste» pour treize instruments, par des musiciens qui se trouvent actuellement au beau milieu de la seconde série de représentations de la Tétralogie au Châtelet. Si la mise en place ne laisse pas à désirer, la présence d’un chef aurait sans doute permis de mieux assurer les équilibres entre pupitres et de dynamiser davantage le discours.


D’esprit nettement plus wagnérien, la seconde partie débute par la Mort d’Isolde (1859), dans sa transcription (1867) par Liszt, que Maciej Pikulski restitue avec sobriété, mais le plat de résistance en était le Concert (1891) de Chausson, indubitablement sous l’influence du maître de Bayreuth, malgré un titre faisant référence à l’âge d’or du baroque français. La déception est hélas non seulement, et de façon assez surprenante, d’ordre instrumental – notamment le violon solo de Philippe Aïche, à l’intonation que l’on qualifiera pour le moins de très personnelle – mais aussi d’ordre esthétique. Massif et compact, le premier mouvement est lesté de trop bonnes intentions, avec un piano exact, mais relégué au second plan, couvercle quasi fermé, puis la Sicilienne souffre d’un tempo par trop retenu. Le Grave et, surtout, le Très animé conclusif retrouvent en revanche du souffle et des couleurs.


Preuve que ce salon proustien ne manque pas, en cette veille de 1er avril, d’un certain sens de l’humour, le dos du tourneur de pages du pianiste était orné d’un superbe post-it jaune. Mais une âme charitable étant probablement intervenue entre-temps, la Sicilienne sera reprise en bis sans cette décoration potache.



Simon Corley

 

 

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