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A l’heure russe (2)

Paris
Théâtre Mogador
03/11/2006 -  
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Concerto pour piano n° 1, opus 23
Alexandre Borodine : Danses polovtsiennes du «Prince Igor»
Modeste Moussorgski/Emile Naoumoff : Tableaux d’une exposition

Emile Naoumoff (piano)
Orchestre Pasdeloup, Mykola Dyadyura (direction)


Sous le titre «Image», l’Orchestre Pasdeloup proposait de revisiter trois chefs-d’œuvre russes des années 1870, mettant principalement en vedette Emile Naoumoff, aussi bien le pianiste que le compositeur. Malgré son immense célébrité, ce n’est finalement pas si souvent que l’on entend le Premier concerto (1875) de Tchaïkovski, mais le soliste n’y aura offert ici que ce qu’une partie du public attend sans doute d’un concerto romantique – mimiques incessantes et grands gestes qui se retrouvent dans son jeu, au demeurant dur et approximatif, se contentant trop souvent de clins d’œil appuyés et d’effets soulignés.


Les Danses polovtsiennes (1879) extraites du Prince Igor de Borodine figuraient ensuite en guise d’intermède: bien plus à leur avantage que dans le concerto, les musiciens rendent justice à la vision de haute tenue, exempte de toute surenchère, qu’insuffle Mykola Dyadyura, chef de l’Orchestre philharmonique national d’Ukraine.


En conclusion, Naoumoff revenait pour donner «sa» version (1994) des Tableaux d’une exposition (1874) de Moussorgski. Plutôt que de tenter de concurrencer Ravel et les nombreux autres qui l’ont précédé ou suivi et de compléter ainsi une liste déjà bien longue d’orchestrations, son parti pris présente le mérite de l’originalité, puisque non seulement il associe le piano à l’orchestre, mais qu’à la manière des virtuoses du XIXe, il s’approprie la partition pour la compléter par des interventions de sa propre main. Même si l’on admet le principe de cette liberté avec le texte, dont la durée est portée à quarante-deux minutes, le résultat semble quelque peu déroutant, tant sans doute la version originale est imprimée dans les esprits: deux importantes cadences, des commentaires incessants du soliste, notamment sous forme de carillons, la fragmentation des mélodies entre le piano et l’orchestre, tout cela ne contribue pas nécessairement à favoriser la continuité du propos et à rendre lisibles les intentions de Moussorgski. Cela étant, quelques idées d’instrumentation paraissent bienvenues, comme ces deux altos soli auxquels est confié le choral de Cum mortuis in lingua mortua.



Simon Corley

 

 

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