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Manoury, de passage Paris
Radio France
02/18/2006 -
Philippe Manoury : Sound and Fury, Prelude and Wait
Krzysztof Penderecki : Symphonie n° 1
Orchestre Philharmonique de Radio France, Zoltan Pesko (direction)
La presse se fait l’écho des jeunes diplômés, chercheurs ou cadres de haut niveau qui quittent la France pour des pays plus dynamiques et offrant de meilleures perspectives à leurs carrières : les compositeurs sont également concernés comme le montre le cas de Philippe Manoury ! Depuis 2004 en effet, il réside aux Etats-Unis et enseigne à l’université de Californie de San Diego. Heureusement, l’un de nos compositeurs les plus talentueux repasse nous voir de temps en temps comme pour ce concert de clôture de Présences, avec deux pièces données en création française. Sound and Fury (1999), qui fait référence au roman de Faulkner, mêle des climats savamment tissés par les cordes, des nappes sonores, et des moments très rythmiques et brusqués, il y a un hédonisme sonore évident dans cette demi heure de musique mais qui ne tombe jamais dans la facilité ou le pur effet. Par son ambiance sombre et inquiétante, Prelude and Wait (1995) évoque immédiatement le dernier opéra de Philippe Manoury K... créé à l’opéra Bastille en 2001.
Le concert se terminait par la Première Symphonie (1973) de Penderecki, le compositeur à l’honneur de la seizième édition du Festival Présences. Reprenant tous les poncifs et les clichés d’une «musique contemporaine» qui, à l’époque (les années 70), avait déjà mis beaucoup d’eau dans son vin, cette œuvre ressemble plus à un brevet de passage d’un jeune compositeur pour se faire accepter dans le cénacle de ses confrères qu’à une véritable composition personnelle. Toute émotion en est absente et l’ennui ne nous quitte pas devant ces trouvailles sonores pesamment juxtaposées sur une longue demi heure. Bref, on aurait pu trouver autre chose qu’une pièce anecdotique pour clore ce festival. Mais sur la durée, ce «festival Penderecki» aura constitué une vraie réussite.
Philippe Herlin
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