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Souvenirs, souvenirs...

Paris
Opéra Bastille
02/03/2006 -  et 6*, 10, 13, 16 février 2006
Bohuslav Martinu : Juliette ou la clé des songes
John Graham-Hall (Michel), Elena Semenova (Juliette), Andreas Jäggi (Le Commissaire, Le Facteur), Paul Gay (L’Homme au casque, Le Marchand de souvenirs), Alain Vernhes (L’Homme à la fenêtre), Gaële Le Roi (Le Petit arabe), Christian Tréguier (Le Viel arabe), Michèle Lagrange (La Chiromancienne), Martine Mahé (La Marchande de poissons)
Orchestre et Chœurs de l’Opéra National de Paris, Jiri Belohlavek (direction)
Richard Jones (mise en scène), Antony McDonald (décors et costumes)




Un homme, Michel, arrive dans une ville dont les habitants ont une mémoire totalement défaillante : leurs souvenirs ont disparu et tout ce qu’ils vivent s’efface en dix minutes. Il se fait agresser par le tenancier de son hôtel pour raconter son enfance : les souvenirs sont ce qui a le plus de prix ! Il croise un facteur qui distribue son courrier avec trois ans de retard : plus les lettres sont anciennes, plus elles ont de la valeur ! Michel retrouve une femme superbe qu’il avait vue trois ans auparavant, Juliette, mais elle aussi est atteinte par ce mal. Il croise un marchand de mémoire, se retrouve au «bureau central des rêves» car tout ceci, finalement, n’est-il pas un rêve ? La question reste ouverte... En 1930 à Paris, l’auteur dramatique Georges Neveux crée une pièce typique de l’esprit surréaliste de l’époque, elle inspirera par la suite deux grands créateurs : Bohuslav Martinu (en 1938) et Marcel Carné (en 1950, avec Suzanne Cloutier et Gérard Philippe). Juliette ou la clé des songes de Martinu nous emporte dans un voyage intérieur toujours surprenant et captivant, toute une galerie de personnages passe devant nous, les événements s’enchaînent sans logique apparente, et le compositeur tchèque a su écrire une musique d’une grande variété, très versatile mais toujours dans la même atmosphère d’équivoque.


Créée en 2002 au Palais Garnier (lire ici), cette production revient à Bastille et s’accommode finalement bien de ce changement de dimension. Par rapport à 2002 on gagne du côté de l’orchestre, avec une direction vive et énergique de Jiri Belohlavek qui connaît la partition comme sa poche. On perd un peu par contre sur le plan de la distribution, Alexia Cousin, qui chantait Juliette, a annoncé, dans la stupéfaction générale, qu’elle mettait fin à sa carrière (!), Elena Semenova s’acquitte fort bien de la tâche mais elle ne peut faire oublier un accent qui déforme nombre de phrases ; John Graham-Hall (Michel) souffre également d’un accent prononcé ; et Laurent Naouri n’est plus là. Cependant, la cohésion de l’équipe est réelle et l’on passe assurément une très belle soirée d’opéra, dont il faut profiter car Juliette ou la clé des songes est rarement donné !





Philippe Herlin

 

 

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