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Performance

Paris
Théâtre du Châtelet
01/18/2006 -  
Claude Debussy : Sonate n° 3 pour violon et piano
Zoltan Kodaly : Sonate pour violoncelle seul, opus 8

Jean-Marc Phillips-Varjabédian (violon), Xavier Phillips (violoncelle), Emmanuel Strosser (piano)


Le deuxième des concerts méridiens des «Moments musicaux» du Théâtre du Châtelet consacrés aux frères Phillips poursuivait dans la veine franco-hongroise, chaque œuvre étant précédée de la lecture d’un texte ou d’un poème par la comédienne Juliette Steimer. Angoisse de Mallarmé vient donc avant la Sonate pour violon et piano (1917) de Debussy, avec un Jean-Marc Phillips-Varjabédian généreux mais pas à l’emporte-pièce, livrant une vision solidement charpentée, en rien évanescente, de cette mosaïque de climats contrastés et offrant un excellent partenariat avec le piano riche en couleurs d’Emmanuel Strosser.


Le rapprochement avec la Sonate pour violoncelle seul (1915) de Kodaly n’était pas justifié par la seule chronologie, même si la partition n’est pas celle qui traduit de façon la plus évidente l’admiration du compositeur hongrois pour Debussy. Xavier Phillips, qui vient d’enregistrer ce monument pour Harmonia mundi, se concentre quelques secondes et se lance – par cœur – dans cette demi-heure de musique hors norme, qui demeure un défi pour tout musicien. Le propos autorise une forte liberté interprétative, mais le violoncelliste français n’en abuse nullement, sans que cela se fasse au détriment de son engagement. Les cordes vibrent et claquent même parfois, mais il ne s’autorise jamais d’embardées décoratives ni de subjectivité déplacées, forçant l’admiration par son travail sur la sonorité, sa rigueur dans la conduite du chant et, bien entendu, sa technique, qui lui permet notamment de franchir sans encombre les obstacles de l’Allegro molto vivace final.


Pour le dernier des trois concerts de 12 heures 45, le 20 janvier, les rôles seront parfaitement inversés, avec la Sonate pour violon seul de Bartok précédée de la Sonate pour violoncelle et piano de Debussy.



Simon Corley

 

 

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