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Couleur russe

Paris
Musée d'Orsay
01/10/2006 -  
Serge Rachmaninov : Lied (Romance) – Morceaux de salon, opus 2 – Vocalise, opus 34 n° 14
Nikolaï Rimski-Korsakov : Sérénade
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Andante cantabile extrait du Quatuor n° 1, opus 11
Nikolaï Miaskovski : Sonate pour violoncelle et piano n° 2, opus 81

Marc Coppey (violoncelle), Alexander Melnikov (piano)


Le vaste cycle «Musique russe» proposé au Musée d’Orsay depuis le 27 septembre atteint son avant-dernier concert, et le retour de Marc Coppey, quelques jours après un premier récital avec Peter Laul (voir ici), a suscité une exceptionnelle affluence. Accompagné cette fois-ci par Alexander Melnikov, le violoncelliste français demeurait bien entendu dans la couleur russe, avec d’abord une sélection de brèves pièces de genre de la fin du XIXe: dans la Romance (1890) et les deux Morceaux de salon (1892) de Rachmaninov, dans la Sérénade (1893) de Rimski-Korsakov et dans l’adaptation par Tchaïkovski de l’Andante cantabile de son Premier quatuor (1871), il confirme qu’il sait doser avec finesse l’engagement et la distance. Pourtant, les périls esthétiques aussi bien que techniques guettent, comme dans cette Danse orientale (second des bien nommés Morceaux de salon) dont… l’orientalisme, s’il paraît suranné, ne s’entoure pas moins de redoutables traits.


La série organisée par le Musée d’Orsay aura également permis d’effectuer des découvertes, et c’est ici la rare seconde Sonate (1949) de Miaskovski qui constituait le plat de résistance de ce déjeuner russe. Comme Coppey vient d’enregistrer pour Aeon quatre grandes sonates russes du siècle passé (Rachmaninov, Prokofiev, Chostakovitch, Schnittke), la tentation est inévitablement de se demander si celle de Miaskovski aurait été «digne» d’y figurer. On y entendra certes le lyrisme sombre et élégiaque de Rachmaninov (Allegro moderato initial) ou la généreuse verve mélodique de Prokofiev (Andante cantabile), de telle sorte que cette œuvre de coupe classique (trois mouvements d’une durée totale de vingt minutes), conclue par un brillant Allegro con spirito, ne peine pas à se conformer aux contraintes imposées aux artistes soviétiques par le jdanovisme. Il est vrai que l’époque n’incitait certainement pas aux audaces dont le compositeur avait fait preuve dans certains de ses treize quatuors ou vingt-sept symphonies…


Sorte de bis inscrit au programme, la Vocalise (1915) de Rachmaninov est suivie du «véritable» bis, l’Andante de sa Sonate (1901): sensible sans sensiblerie, Coppey magnifie ces pages en évitant tout épanchement abusif. Côté piano, Melnikov, plus souple que Laul au cours du précédent récital, se tient en même temps plus en retrait que son compatriote, ce que la différence de répertoire explique sans doute en grande partie.



Simon Corley

 

 

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