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La diva de Soubise

Paris
Hôtel de Soubise
01/07/2006 -  
Hugo Wolf : Auf eine Christblume – Peregrina I et II
Gustav Mahler: Ich bin der Welt abhanden gekommen – Ich atmet’ eine linden Duft
Johannes Brahms : Feldeinsamkeit, opus 86 n° 2 – An eine Äolsharfe, opus 19 n° 5
Maurice Ravel : Asie (extrait de «Schéhérazade»)
André Previn : I want magic (extrait de «A streetcar named desire»)
Gilbert Amy : Dit
Gérard Condé : A la promenade – Fantoches (extraits de «Fêtes galantes»)
Erik Satie : La Statue de bronze – Daphénéo – Le Chapelier – La Diva de l’empire

Violaine Kiefer (soprano), Mary Olivon (piano)


L’association Jeunes talents s’inscrit, depuis 1998, parmi ces initiatives indispensables qui visent à offrir aux musiciens l’expérience du concert et au public l’opportunité de découvrir les grands noms de demain: à côté de son festival estival et de ses manifestations à entrée libre durant l’année (musique dans les hôpitaux et «pause piano» mensuelle à la mairie du IXe arrondissement), le cœur de son activité demeure les rendez-vous hebdomadaires du samedi en fin d’après-midi, organisés en cycles thématiques. Avant les «Modernes au piano» en février, le mois de janvier est ainsi consacré aux «Cordes sensibles», successivement la voix, la guitare, le violon et le piano.


Ce premier récital de l’année allait, géographiquement et chronologiquement, bien au-delà de son titre («Paris-Vienne 1900»), consistant d’abord en une première partie dédiée au répertoire germanique. Présentant brièvement ces sept mélodies afin notamment de montrer la cohérence de leur sélection, Violaine Kiefer fait valoir dès trois des Mörike-Lieder (1888) de Wolf une émission claire et un louable effort de diction. Jamais couverte par le piano attentif de Mary Olivon, la voix manque peut-être de rondeur dans deux des Rückert-Lieder (1901) de Mahler, mais Feldeinsamkeit (1882) et – où l’on retrouve Mörike – An eine Äolsharfe (1858) de Brahms confirment une belle conduite de la ligne de chant, presque trop contrôlée et affectée de quelques irrégularités de timbre dans l’aigu.


Pour la seconde partie, la robe de Violaine Kiefer vire du noir au rouge et le programme se fait essentiellement français, mais dans une grande diversité d’inspiration, qui va permettre à la soprano française de démontrer une remarquable capacité d’adaptation: hédoniste et fin de siècle, Asie, qui ouvre Schéhérazade (1903) de Ravel, prend une tournure quasi opératique, qui permet de passer sans heurt à l’air I want magic, tiré de Un tramway nommé désir (1998) d’André Previn, au texte parfaitement énoncé même si, en anglais comme en allemand, l’accent n’est pas parfaitement idiomatique.


La virtuosité et l’humour sont gardés pour la fin, avec d’abord deux incursions contemporaines dans les humeurs capricieuses du Dit sur un poème de René Leynaud (2003) de Gilbert Amy et de deux extraits des Fêtes galantes (1973) de Gérard Condé, tenant presque du mélodrame, dits, mimés et joués autant que chantés. La voie est libre pour le caractère pince-sans-rire des Trois mélodies (1916) et pour la gouaille distanciée de La Diva de l’empire (1900) de Satie, d’autant plus efficaces qu’elles sont accompagnées d’esquisses de chorégraphies, achevant de faire chavirer un public que les deux jeunes femmes remercient en reprenant l’air de Previn.


Le site de Jeunes talents



Simon Corley

 

 

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