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La Tosca des passions exacerbées

Geneva
Grand Théâtre
12/16/2005 -  et les 17, 18, 20, 21, 22, 23, 27, 28, 29, 30 et 31 décembre 2005

Giacomo Puccini: Tosca


Iano Tamar/Hasmik Papian (Floria Tosca), Carlo Ventre/Walter Fraccaro (Mario Cavaradossi), Jean-Philippe Lafont/Seng-Hyoun Ko (Scarpia), Alexander Anisimov (Cesare Angelotti), Michel Trempont (un sacristain), Rodolphe Briand (Spoletta), Slobodan Stankovic (Sciarrone), Wolfgang Barta (un geôlier), Marton Krasznai/Marie Jaermann (un pâtre)


Maîtrise du Conservatoire Populaire de Musique de Genève (direction: Serge Ilg), Chœur du Grand Théâtre (direction : Ching-Lien Wu), Orchestre de la Suisse Romande. Direction musicale : Evelino Pidò. Mise en scène: Uwe Eric Laufenberg, remontée par Sybille Wilson. Décors: Kaspar Glarner, Costumes: Madlaina Peer, Lumières: Wolfgang Göbbel


«On torture, dans Tosca, et il y a une exécution. C’est un monde brutal et masculin auquel on est confronté.» C’est ainsi que le metteur en scène Uwe Eric Laufenberg évoque le chef d’œuvre de Puccini dans le magazine du Grand Théâtre de Genève. Et son spectacle se révèle en effet d’une rare violence. Non seulement dans la scène de la torture, en général simplement suggérée par les gémissements de Cavaradossi, mais ici carrément montrée, ou dans la scène de la mise à mort: Cavaradossi tombe non pas sous les balles d’un peloton d’exécution mais d’un coup de pistolet sur la tempe. Même les rapports entre les protagonistes sont exacerbés au plus haut degré: dans la jalousie de Tosca lorsqu’elle fusille littéralement du regard son amant en pénétrant dans l’église, dans la cupidité de Scarpia au IIe acte, lorsqu’il étend brutalement Tosca sur un récamier en tentant de l’embrasser, ou encore dans la fureur du geôlier au dernier acte lorsqu’il répond aux supplications de Cavaradossi par un coup de poing sur la tête, qui fait s’effondrer le prisonnier. Une Tosca faite de gestes brutaux et de passions au paroxysme donc, terriblement prenante, captivante, qui donne les frissons aux spectateurs.


La réussite du spectacle est due en bonne partie aux formidables talents d’acteurs des solistes principaux, qui rendent vie au drame avec maestria et qui dévoilent de belles voix amples et généreuses, comme on les aime dans le répertoire italien, faisant vite oublier quelques péchés mineurs (manque de justesse chez Iano Tamar, vibrato puissant chez Carlo Ventre et sonorités nasales chez Jean-Philippe Lafont). La première distribution est dans tous les cas parfaitement homogène et la direction du Grand Théâtre semble avoir eu du flair en en réunissant une seconde de valeur identique, sur le papier du moins. Dans la fosse, Evelino Pidò, à la tête de l’Orchestre de la Suisse Romande, s’aligne lui aussi sur la mise en scène, offrant une lecture mordante de la partition, soignant les détails, sans cependant éviter ici et là l’accentuation d’effets faciles. Au final une grande soirée, qui aura permis au public genevois de retrouver la production qui avait marqué, en 2001, les adieux de Renée Auphan au Grand Théâtre.




Claudio Poloni

 

 

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