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Grand jeu

Paris
Salle Cortot
12/06/2005 -  
Pierre Sancan : Sonatine pour flûte et piano
Albert Roussel : Joueurs de flûte, opus 27 – Deux poèmes de Ronsard, opus 26
Henri Dutilleux : Sonatine pour flûte et piano
André Jolivet : Chant de Linos

Kazuko Matsumoto (soprano), Mihi Kim (flûte), Véronique N’Go Sach-Hien (piano)


Dans le cadre des concerts de midi et demi offerts Salle Cortot, Mihi Kim, professeur à l’Ecole normale de musique, proposait un beau programme de musique française pour flûte, montrant que derrière l’incontournable Sonate de Poulenc, l’instrument a inspiré, au siècle dernier, des partitions à la fois séduisantes et originales.


S’il demeure surtout connu comme pianiste et pédagogue, Pierre Sancan n’en a pas moins remporté un premier Grand prix de Rome (1943). Son catalogue, assez fourni, comporte notamment une Sonatine (1946) en trois brefs mouvements, les deux derniers liés par une cadence bien évidemment brillante. Si Boulez composait au même moment sa propre Sonatine, le langage tient davantage ici de Poulenc ou d’Ibert, où, derrière l’apparence plaisante, la profondeur ne demande qu’à affleurer.


Le titre des Joueurs de flûte (1924) de Roussel est à double détente: en effet, chacune de ces quatre pièces non seulement évoque un flûtiste (mythique ou imaginaire) mais est dédiée à un grand virtuose français (Marcel Moÿse, Philippe Gaubert, …). Sonorité suave et soyeuse, même si le qualificatif est sans doute galvaudé, fluidité et expression, la flûtiste coréenne donne une lecture complète et convaincante de ce recueil qu’elle a préalablement pris la peine de présenter au public.


La Sonatine (1943) de Dutilleux, né la même année et également Premier grand prix de Rome, cinq ans plus tôt, partage bien des caractéristiques communes avec celle de Sancan: même coupe, même destination originelle (morceau de concours pour le conservatoire) et, partant, même souci de mettre en valeur l’interprète. Raffinement et subtilité, puissance et lyrisme, rien ne semble devoir effrayer Mihi Kim, accompagnée de façon discrète mais nullement inconsistante par Véronique N’Go Sach-Hien.


Retour à Roussel, pour les Deux poèmes de Ronsard (1924), où la voix dialogue avec la seule flûte: la soprano Kazuko Matsumoto se tire remarquablement bien de cet exercice ô combien périlleux, grâce à une voix juste et bien timbrée sur l’ensemble de l’ample tessiture requise, avec une petite tendance au vibrato dans le grave.


C’est un autre morceau de concours pour le conservatoire qui concluait ce magnifique récital: Mihi Kim confirme dans les volutes rhapsodiques et les rythmes envoûtants du Chant de Linos (1944) de Jolivet, initialement écrit pour flûte, trio à cordes et harpe, une autorité, une maîtrise et une éloquence admirables.



Simon Corley

 

 

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