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Eternelle Neuvième

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
12/02/2005 -  
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 9, opus 125

Luba Orgonasova (soprano), Marie-Nicole Lemieux (alto), Jorma Silvasti (ténor), Laurent Naouri (baryton)
Chœur de Radio France, Matthias Brauer (chef de chœur), Orchestre philharmonique de Radio France, Myung-Whun Chung (direction)


Pour le dernier volet d’un cycle de trois concerts étalé sur une semaine au Théâtre des Champs-Elysées et dédié aux «dernières symphonies» de trois grands compositeurs germaniques, Myung-Whun Chung et son Orchestre philharmonique de Radio France se consacraient, après Schubert puis Brahms (voir ici), à Beethoven. Si l’on sait sans peine ce qu’il faut entendre par «dernière symphonie» s’agissant de Brahms, tel n’est pas nécessairement le cas pour Schubert (la composition de sa Dixième ayant été interrompue à un stade assez avancé) ou même pour Beethoven (les esquisses de sa Dixième ont déjà été éditées et enregistrées).


Cela étant, si le choix de la Neuvième (1824) était difficilement contestable dans le cadre de ce cycle, on pourra en revanche déplorer, vu la brièveté du programme (soixante-cinq minutes de musique), qu’elle n’ait pas été précédée par exemple de la Huitième (comme ce fut d’ailleurs le cas pour la soirée Schubert) ou, tirant parti des forces en présence, de la rare Fantaisie chorale (esquisse de l’Ode à la joie, au demeurant), et que toutes les reprises du Scherzo n’aient pas été observées. Mais la fascination que l’œuvre exerce sur le public demeure telle que pas une place n’est restée libre.


Servie par une prestation inégale mais globalement rassérénante du Philhar’, cette Neuvième ne pâlit nullement en regard des interprétations entendues ces derniers mois dans la capitale, que ce soit sous la direction d’Eschenbach (voir
ici) ou de Dohnanyi (voir ici), et elle n’en est en tout cas pas la moins habitée. Comme dans la Cinquième donnée en début de saison (voir ici), Chung double les bois dans les tutti et ne craint pas de verser dans le monumental, particulièrement dans un premier mouvement épais et massif, alors que celui-ci est simplement marqué un poco maestoso, lent et appuyé au point de dépasser en durée le troisième mouvement.


Par contraste, le Scherzo n’en donne que davantage l’impression de progresser à vive l’allure, de même que l’Adagio molto e cantabile, dont l’expression introvertie ne gagne en chaleur que dans les sections Andante moderato (second thème) ou dans les appels des cuivres qui précèdent la coda, à la solennité quasi brucknérienne.


De façon aussi personnelle que cohérente, le dernier mouvement est conduit comme un final d’opéra: violents à-coups des récitatifs, dramatisation du discours, fortes oppositions et variations de tempi, depuis l’énoncé très retenu du thème de l’Ode à la joie jusqu’à une conclusion dionysiaque. Le Chœur de Radio France, préparé par Matthias Brauer, martèle le texte avec enthousiasme, tandis que le quatuor vocal, relégué derrière l’orchestre, confirme hélas, à l’exception notable de l’excellent Jorma Silvasti, que les parties solistes restent toujours aussi surhumaines pour les chanteurs.



Simon Corley

 

 

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