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Les quatuors de Terezin

Paris
Salle Cortot
11/26/2005 -  
Hans Krasa : Tema con variazioni
Gideon Klein : Quatuor n° 2, opus 2
Pavel Haas : Quatuor n° 3, opus 15
Viktor Ullmann : Quatuor n° 3, opus 46

Philippe Coutelen, Mirana Tutuianu (violon), Joël Soultanian (alto), Etienne Cardoze (violoncelle)


Excellente initiative que celle de l’Ensemble orchestral de Paris qui, dans la série de concerts de musique de chambre que donnent, le samedi en fin d’après-midi Salle Cortot, des artistes issus de ses rangs, en a intégralement dédié un aux quatuors de quatre compositeurs qui connurent le même sort tragique durant la Seconde Guerre mondiale: après que leur musique eut été qualifiée de «dégénérée» par les nazis, ils furent déportés à Terezin, où ils purent cependant écrire voire faire jouer certaines de leurs œuvres, puis assassinés à Auschwitz, tels Pavel Haas (1899-1944), Hans Krasa (1899-1944) ou Viktor Ullmann (1898-1944), à trois jours d’intervalle en octobre 1944, ou bien à Furstengrube, comme Gideon Klein (1919-1945).


Il faut saluer d’emblée la superbe prestation des musiciens réunis pour l’occasion, qui se sont merveilleusement investis dans cette univers, de façon aussi précise que sensible. Il est d’autant plus regrettable qu’ils n’aient pas jugé utile de signaler au public, s’agissant de partitions qui demeurent encore assez peu connues, qu’ils avaient décidé de changer l’ordre dans lequel elles étaient interprétées.


Les dix minutes du Thema con variazioni (1942) ne sont sans doute pas pleinement représentatives du style et du talent de Krasa, l’auteur de Brundibar, mais ce thème mahlérien dans son allure de marche à la fois populaire et ironique, suivi de variations qui s’abandonnent parfois à une veine plus lyrique ou sérieuse (une esquisse de fugue), ne manque pas de séduction, avec des inflexions parfois jazzy.


D’une toute autre portée, le (Second) quatuor (1940) de Klein, qui n’était alors âgé que de vingt et un ans, frappe par un langage contrapuntique et concentré dont la hardiesse et l’expression puissante n’ont pas grand-chose à envier, pour cet élève de Haba, à Berg ou au dernier Zemlinsky, même si le bref Vivace, ma non troppo central évoque davantage l’humour grinçant que pouvait adopter Bartok.


D’un même niveau, malgré une écriture moins dense et des moyens moins élaborés, le Troisième quatuor (1938) de Haas trahit, par sa spontanéité, par ses réminiscences folkloriques et par son sens du rythme, des origines tchèques aussi bien qu’un élève de Janacek.


Ullmann, qui a acquis une relative notoriété grâce à L’Empereur d’Atlantis, a composé son Troisième quatuor (1943) à Terezin. Formé de quatre courts mouvements (treize minutes), il se caractérise par une grande variété de climats, formant une sorte de narration aux épisodes très contrastés, depuis le postromantisme initial jusqu’à l’âpreté de l’Allegro vivace final, que les musiciens reprennent pour répondre à l’enthousiasme des spectateurs.


Le site de la Fondation de musique de chambre de Terezin



Simon Corley

 

 

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