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Hommage à l'Espagne

Chicago
Symphony Center
09/27/2005 -  
Manuel de Falla:Nuits dans les Jardins d'Espagne, Maurice Ravel:Rapsodie Espagnole, Pavane pour une Infante Défunte, Alborada del Gracioso, Bolero
Orchestre Symphonique de Chicago, Daniel Barenboim (piano et direction)

Daniel Barenboim a annoncé qu’il quitterait après 15 ans la direction musical de l’Orchestre Symphonique de Chicago pour se consacrer aux deux autres insitutions dont il est le directeur musical, le Staatsoper de Berlin ainsi que son East-West Divan Orchestra. Il serait tentant de penser que le choix des œuvres proches de l’Espagne de ce concert est du à l’aide que le gouvernement Espagnol a apporté à cette dernière phalange en fournissant aux musiciens Israéliens et Arabes un lieu de travail ainsi qu’un passeport diplomatique qui leur a permis de se rendre à Ramallah. Ce serait ainsi oublier que Barenboim est le disciple d’Arthur Rubinstein qui a beaucoup servi l’œuvre de Manuel de Falla et qu’il l’a programmé à Paris plusieurs fois ces Nuits en particulier avec Martha Argerich. Quand au Ravel, il s’agit d’œuvres qui non seulement forment une symphonie virtuelle: la Rapsodie Espagnole, premier mouvement avec une introduction lente et un allegro au tempo vif, la Pavane en mouvement lent, Alborada del Gracioso en scherzo et le Boléro en final, toutes sont inspirés par des rythmes et des couleurs Espagnoles.

Diriger du piano une œuvre comme les Nuits dans les jardins d’Espagne est une gageure, même pour Barenboim. L’œuvre de Falla est rythmiquement plus complexe à mettre en place qu’un concerto de Mozart ou des premiers Beethoven dont Barenboim est familier. L’entente entre Barenboim et ses musiciens est très réelle mais le premier mouvement souffre de quelques imprécisions et d’un manque de netteté dans les attaques. Barenboim trouve le rythme, une couleur pianistique et un portamento tout Espagnol mais l’oeuvre ne décolle vraiment que pour l’évocation finale des jardins de Grenade dont le tempo est plus retenu et donc plus facile à coordonner.

Lorsque Barenboim revient pour la deuxième partie sur le podium, la différence n’en est que plus marquante. Les attaques orchestrales sont tout de suite plus claires. L’orchestre a gardé la vitalité rythmique qui était en son temps la marque d’un Solti mais Barenboim est moins rigide que son prédécesseur. La qualité instrumentale de l’Orchestre en fait sans contexte un des meilleurs ensembles Américains et un des rares que l’on puisse comparer aux formations Viennoises ou Berlinoises. Le son est dense, en particulier dans les pupitres des contrebasses et violoncelles, les bois plein d’individualité et contrairement à de nombreux orchestres Américains, les cuivres ne sont pas en train de couvrir systématiquement les cordes dans les tuttis. Le style de direction de Barenboim de l’époque où celui-ci dirigeait l’Orchestre de Paris a beaucoup évolué. Il dirige maintenant avec une très grande maîtrise technique en n’intervenant qu’avec beaucoup d’autorité tout en mettant en relief la poésie et la brillance de la musique.

En écoutant un tel concert, on ne peut d’abord regretter que Barenboim ne soit venu qu’avec son autre Orchestre Berlinois et non avec celui de Chicago. Mais ce qu’il faut surtout fondamentalement regretter, c’est qu’il n’ait pas été possible ou voulu de garder un artiste d’une telle stature alors que celui-ci voulait rester à Paris.


Antoine Leboyer

 

 

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