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Opera proibita en avant-première

Lausanne
Fondation Gianadda, Martigny
08/25/2005 -  

Giuseppe Torelli: Concerto en ré majeur pour trompette et cordes
Alessandro Scarlatti: Qui resta… l’Alta Roma, récitatif et air de Carità extraits de San Filippo Neri
Antonio Caldara:
-Vanne pentita, air de Santa Eugenia extrait de Il Trionfo dell’Innocenza
-Sparga il senso, air de Flavia extrait de La Castita al Cimento
-Ouverture de Santa Francesca Romana
Alessandro Scarlatti:
-Caldo sangue, air d’Ismaele extrait de Sedecia, re di Gerusalemme
-Ahi qual cordoglio… Doppio affetto, récitatif et air d’Ismaele extraits de Sedecia, re di Gerusalemme
Georg Friederich Haendel:
-Ouverture
-Un leggiadro giovinetto
-Lascia la spina
-Come nembo che fugge col vento, ouverture et airs de Piacere extraits de Il Trionfo del Tempo e del Disinganno
Arcangelo Corelli: Concerto grosso en fa majeur, op. 6 no 12
Antonio Caldara:
-Ahi quanto cieca… Come foco alla sua sfera, récitatif et air de l’Impératrice extraits de Il Martirio di Santa Caterina
-Si, piangete, pupille dolenti, air de Santa Francesca extrait de Santa Francesca Romana
Georg Friederich Haendel:
-Concerto grosso en ré majeur, op. 3 no 6, HWW 317
-Chiudi, chiudi i vaghi rai, air de Piacere extrait de Il Trionfo del Tempo e del Disinganno
-Io sperai trovar nel vero, air de Piacere extrait de Il Trionfo del Tempo e del Disinganno
-Disseratevi, o porte d’Averno, extrait de La Resurrezione, HWW 47


Cecilia Bartoli, mezzo-soprano
Orchestre La Scintilla de l’Opéra de Zurich


Ambiance festive à la Fondation Gianadda de Martigny, petite ville située à une soixantaine de kilomètres de Lausanne. Léonard Gianadda, le maître de céans, célèbre ses 70 ans. Pour la circonstance, il s’est paré de sa tenue de membre de l’Académie des Beaux-Arts – sans oublier l’épée! – pour accueillir le nombreux public accouru pour écouter Cecilia Bartoli. La chanteuse romaine a fait le déplacement tout exprès pour l’occasion. Un superbe cadeau d'anniversaire donc pour Léonard Gianadda. Cet entrepreneur est aujourd’hui à la tête d’un centre culturel – érigé à la mémoire de son frère disparu dans un accident – dont la réputation a largement dépassé les frontières régionales. Chaque année, plusieurs expositions attirant les foules sont organisées, de même qu’une saison de concerts.


Après une représentation de La Cenerentola à Zurich il y a plusieurs années, Léonard Gianadda aborde Cecilia Bartoli et lui propose de venir chanter à Martigny. Séduite par l’idée de donner un concert entourée de tableaux, la chanteuse accepte. Et depuis 1999, elle est toujours fidèle au rendez-vous, n’ayant de cesse de déclarer dans les interviews qu’elle trouve stimulant de se produire devant quelques-unes des plus belles toiles du monde.


Cette année, c’est la collection française du Musée Pouchkine de Moscou qui est à l’honneur. Cecilia Bartoli a composé un programme qui est un avant-goût de son CD Opera proibita, qui sortira prochainement. Elle est accompagnée par l’orchestre La Scintilla, ensemble baroque de l’Opéra de Zurich, avec lequel elle effectuera une grande tournée en Amérique du Nord cet automne. La Scintilla a acquis ses lettres de noblesse sous la baguette de chefs tels qu’Harnoncourt, Christie et Minkowski.


Cecilia Bartoli est en passe de devenir la grande spécialiste de l’exhumation d’œuvres tombées dans l’oubli. Après Salieri, elle tente aujourd’hui de réhabiliter Scarlatti et Caldara. Même si les partitions ne sont de loin pas toutes des chefs d’œuvre – mais c’est peut-être une question de goût personnel! – il convient néanmoins de saluer l’audace de la cantatrice, qui s’aventure de plus en plus hors des sentiers battus, plutôt que de se cantonner dans un répertoire archiconnu. Et qui, malgré une certaine uniformité dans l’interprétation (c’est bien le seul défaut qu'on pourrait lui reprocher!), reste toujours aussi convaincante, que ce soit dans les airs de virtuosité, dans l’expressivité, dans la façon de «vivre» chaque air, ou encore dans ses pianissimi à couper le souffle. Après une idylle de 6 ans avec la chanteuse, le public de Martigny ne montre manifestement aucun signe de lassitude, bien au contraire. Et, comme l’année prochaine, on nous promet rien moins que des toiles en provenance du Metropolitan Museum of Art de New York, il ne reste plus qu’à espérer que Cecilia sera une nouvelle fois fidèle à Léonard Gianadda!


A noter


Opera proibita, le nouveau CD (Decca) de Cecilia Bartoli, accompagnée par Les Musiciens du Louvre sous la baguette de Marc Minkowski, sortira le 12 septembre 2005. Airs de Haendel, Scarlatti et Caldara (8 premières mondiales)


Musée Pouchkine Moscou: la peinture française
Fondation Pierre Gianadda, Martigny (Suisse)
Jusqu’au 13 novembre 2005 (ouverture tous les jours de 9h à 19h)
www.gianadda.ch





Claudio Poloni

 

 

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