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L’hirondelle

Paris
Théâtre du Châtelet
07/01/2005 -  et 4*, 7, 10 juillet 2005
Giacomo Puccini : La Rondine
Inva Mula (Magda), Giuseppe Filianoti (Ruggero), Annamaria dell’Oste (Lisette), Marius Brenciu (Prunier), Alberto Rinaldi (Rambaldo)
Orchestre National du Capitole de Toulouse, Marco Armiliato (direction)
Nicolas Joël (mise en scène)


La Rondine (1917) n’a pas la faveur des autres opéras de Giacomo Puccini, son ton mélancolique et sa légèreté l’éloignent de l’expression directe des sentiments que le compositeur vériste avait su déployer dans La Bohème, Tosca ou Madame Butterfly. Commandé par un théâtre viennois en 1913, c’est l’univers de la capitale des Habsbourg et du Chevalier à la rose de Richard Strauss qui s’exprime dans cet opéra, un climat d’insouciance qui dévoile soudainement des failles sentimentales, une atmosphère sucrée qui peut tourner à l’aigre en une seconde, une «bonne tenue» imposée par les codes sociaux qui génère des drames mais, toujours, gardons le sourire et sauvons les apparences (la situation est désespérée mais pas grave, dicton viennois emblématique). Cependant, Puccini reprend le dessus : la fin de termine mal, très mal!


L’orchestre aéré et versatile (avec une harpe et des pizzicatos qui ont des airs de mandoline) est un délice, le chant évolue de la conversation très chantée à de vrais airs comme dans l’opéra italien (quand même !), Puccini regarde aussi du côté de Falstaff, mais en moins «carré». Que ne perd-on en boudant La Rondine !


La formidable ovation du public nous rassure, le bannissement est peut être terminé ! Il faut dire que cette production qui nous vient de Toulouse après être passée par Londres réunit tous les atouts : de superbes décors «art déco» d’Ezio Frigerio, un jeu d’acteurs limpide de Nicolas Joël (les scènes de foule du deuxième acte sont particulièrement réussies), un orchestre fluide et coloré, un chef sensible et intelligent (Marco Armiliato) et, surtout, une superbe distribution. On ne regrettera pas le couple Alagna-Gheorghiu initialement prévu qui joue les divas en faisant de l’annulation un feuilleton permanent (on ne sait, lors de cette seconde représentation, si celle-ci chantera les deux dernières) : Inva Mula (Magda) est magnifique, dramatiquement et vocalement (quel talent d’attraper toutes ces notes haut perchées et pianissimos !) et Giuseppe Filianoti (Ruggero) s’impose comme l’un des grands ténors du répertoire italien. Troisième acte d’anthologie lors de leur séparation. Mentions spéciales également pour la soubrette Lisette (Annamaria dell’Oste) et le poète Prunier (Marius Brenciu). Souhaitons que cette hirondelle fasse le printemps de La Rondine (l’hirondelle en italien) !



Philippe Herlin

 

 

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