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Sir Roger en Ecosse

Paris
Théâtre Mogador
05/25/2005 -  et 26 mai 2005
Felix Mendelssohn : Les Hébrides, opus 26 – Concerto pour deux pianos en mi – Symphonie n° 3 «Ecossaise», opus 56

Andreas Staier, Alain Planès (piano)
Orchestre de Paris, Roger Norrington (direction)


Les chefs britanniques se succèdent actuellement à Paris: après Richard Hickox, après Andrew Davis par deux fois, c’est Roger Norrington qui, à la tête de l’Orchestre de Paris, présente à deux reprises un programme intégralement consacré à Mendelssohn, notamment à deux de ses oeuvres inspirées par son voyage de 1829 en Ecosse. Dans l’ouverture Les Hébrides (1831), Norrington retient un surprenant parti pris de retenue et de lenteur, se traduisant par une articulation quelque peu artificielle: loin des déferlantes tempétueuses et du climat fantastique qui sont le propre de cette pièce, c’est donc plutôt ici, pour reprendre le titre d’une autre ouverture du compositeur, Mer calme et heureux voyage.


La saison Mendelssohn de l’Orchestre de Paris aura également permis d’entendre des partitions bien moins célèbres, comme ce Concerto pour deux pianos de 1823, première des deux contributions d’un prodige de quatorze ans dédiées à cette formation, dans sa tonalité favorite de mi. «Beaucoup de notes, très peu de musique»: ce commentaire, injustement inspiré par la création du Premier concerto pour piano quelques années plus tard, semble en revanche bien plus pertinent ici, tant on se situe encore très loin des caractéristiques du style mendelssohnien et bien que l’Adagio non troppo réserve quelques moments de poésie. Cela étant, Andreas Staier et Alain Planès, complices curieux de tous les répertoires et avides de découvertes, y mettent tout l’engagement et la rigueur requis, avant d’offrir en bis l’Andante de la Sonate pour deux pianos (1781) de Mozart.


La seconde partie devait démontrer qu’il y a toujours un risque à profiter de l’entracte pour quitter un concert, Norrington ayant ensuite donné une lecture assez inattendue de la Troisième symphonie «Ecossaise» (1842). Inattendue non pas dans sa fidélité à certains usages interprétatifs (absence totale de vibrato des cordes, rythmes pointés particulièrement marqués, enchaînement des mouvements sans interruption, respect de la reprise dans le premier mouvement), inattendue pas même dans le cabotinage agaçant consistant à se tourner vers le public pour le prendre à témoin de tel ou tel effet instrumental, mais inattendue dans l’esprit romantique qu’il y insuffle: fluctuations de tempo et rubato permanent se rapprochent finalement bien plus des excès berlioziens que de l’idéal classique qui animait Mendelssohn. Visiblement conquis, l’orchestre fait feu de tous ses bois, à commencer par la clarinette idéale de Pascal Moraguès, notamment dans le fameux Scherzo, à la fois aérien et truculent, point trop précipité, où l’on a rarement vu les musiciens autant s’amuser.



Simon Corley

 

 

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