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Dans le décor d’Arabella

Paris
Théâtre du Châtelet
05/24/2005 -  
Jean Sibelius : Le Cygne de Tuonela, opus 22 n° 2
Richard Strauss : Quatre derniers lieder
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 3 «Héroïque», opus 55

Soile Isokoski (soprano)
Orchestre Philharmonia, Andrew Davis (direction)


Entre deux représentations d’Arabella au Châtelet, l’Orchestre Philharmonia sortait de la fosse pour se déployer devant le luxueux décor créé par Erich Wonder pour cette production. C’est sous la baguette de son principal conductor, Christoph von Dohnanyi, qu’il devait reprendre un programme symphonique déjà donné avec lui quelques semaines plus tôt à Londres (voir ici). Mais le chef allemand a dû renoncer, pour raisons de santé, aussi bien à l’opéra, où il a été remplacé par Günter Neuhold (voir ici), qu’au concert, pour lequel Andrew Davis, quelques jours après une soirée mi-figue mi-raisin avec l’Orchestre philharmonique de Radio France quelques jours plus tôt à Paris (voir ici), a repris les rênes d’une formation londonienne visiblement beaucoup plus satisfaite de travailler avec lui.


Dans Le Cygne de Tuonela (1896) de Sibelius, les musiciens déroulent un somptueux tapis sonore, établissant d’emblée un climat mystique, de telle sorte que si l’impeccable solo de cor anglais, au legato soigné, renvoie naturellement à Tristan, c’est davantage à Parsifal que l’on songe.


Autre chant du cygne, les Quatre derniers lieder (1948) de Strauss conservaient un lien avec la Finlande, car si Karita Mattila triomphe actuellement dans le rôle-titre d’Arabella, c’est à sa compatriote Soile Isokoski qu’elle laissait ici la place. Même si elle s’est illustrée dans le répertoire, y compris tout récemment à Bastille dans Otello (voir ici), on regrettera que cette grande artiste, en présentant ces lieder pour la troisième fois en quatre ans dans la capitale, n’ait pas eu l’occasion de faire découvrir d’autres facettes de son talent, d’autant que ses précédentes prestations dans cette même œuvre, aussi bien sous la direction de Saraste en janvier 2001 (voir ici) que de Chung en septembre 2003 (voir ici), avaient sans doute laissé un meilleur souvenir: moins parcimonieuse en vibrato que par le passé, mais d’une justesse parfaite – en tout cas bien supérieure à celle du premier violon – la soprano finlandaise séduit moins par son timbre, son aisance et sa puissance que par une musicalité irréprochable.


De Strauss à l’Héroïque, la transition était logique, le compositeur ayant cité dans ses Métamorphoses le thème de la Marche funèbre de cette Troisième symphonie (1804) de Beethoven: Andrew Davis en propose une vision équilibrée mais sans fadeur, à la tête d’un effectif où les bois doublés et un quatrième cor compensent un important volume de cordes. Il n’en arrondit pas les angles pour autant, rendant souvent justice au dynamisme du discours mais peinant toutefois, notamment en raison de tempi trop fluctuants, à unifier le vaste Allegro con brio initial, dont il observe la reprise. Il se montre en revanche plus convaincant dans les développements contrastés des trois autres mouvements, en particulier dans un Scherzo alternant opportunément finesse et robustesse. Salué par une ovation publique d’une rare intensité, l’Orchestre Philharmonia brille davantage par sa cohésion que par ses qualités individuelles.



Simon Corley

 

 

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