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KO à la seconde reprise

Paris
Musée d'Orsay
11/24/2004 -  
Louis-Moreau Gottschalk : Bamboula (Danse de nègres), opus 2 – Berceuse, opus 47
Edward MacDowell : Hexentanz, opus 17 n° 2 – To a wild rose et To a water lily, extraits de «Woodland sketches», opus 51 n°s 1 et 6 – Etude de concert, opus 36
Scott Joplin : Stoptime rag – Solace – Maple leaf rag
George Gershwin : Trois préludes
Aaron Copland : Passacaglia
Samuel Barber : Excursions

Alan Gampel (piano)


Dans le cadre de l’exposition «New York et l’art moderne. Alfred Stieglitz et son cercle (1905-1930)», le Musée d’Orsay proposait un siècle de musique américaine, au travers d’un programme qui résumait, en cinq compositeurs (dont trois ayant étudié peu ou prou en France), de Gottschalk à Barber, la Naissance d’une nation dans le domaine pianistique.


Victime d’une indisposition peu avant le début du concert, c’est avec vingt minutes de retard qu’Alan Gampel se présente cependant courageusement sur la scène de l’auditorium. On croise les doigts pour lui, et lui croise les mains pour nous dans Bamboula (1845), l’une des toutes premières compositions de Louis-Moreau Gottschalk, pionnier de la musique américaine, cette Danse des nègres, à mi-chemin entre Schumann et Milhaud, montrant qu’il faut entendre ici par «Amérique» au moins autant un continent entier qu’un seul pays (les Etats-Unis). La Berceuse (1860) relève davantage de la musique de salon, tenant de Mendelssohn ou Chopin, et fournissant une excellente transition avec les pièces d’Edward MacDowell.


Celles-ci dénotent une influence germanique – y compris dans leur titre (Hexentanz) – celle des deux écoles alors antagonistes: la «traditionnelle», dans l’esprit intimiste de Schumann, ici aussi jusque dans le titre, avec deux extraits des Esquisses de la forêt (1896), A une rose sauvage et A un nénuphar; la «moderne», c’est à dire celle de Liszt, plus extérieure et virtuose, avec la Danse des sorcières, la seconde des Fantasiestücke (1883), et une brillante Etude de concert (1887).


Indéniablement plus typique, Scott Joplin était représenté par deux de ses ragtimes, Stoptime rag (1910), où le pianiste est invité à marquer la mesure avec le talon, et le fameux Maple leaf rag (1899), restitué ici de façon volubile et pince-sans-rire. Sous-titré «a Mexican serenade», Solace (1909) tient encore néanmoins du ragtime, mais dans un rythme et un tempo de habanera.


Alors que l’entracte tire à sa fin, Alan Gampel, dont beaucoup de pianistes en bonne santé auraient pu jalouser la prestation en première partie, déclare forfait, privant le public des Trois préludes de Gershwin et, surtout, de deux raretés, la Passacaglia de Copland et les Excursions de Barber. Il reste à souhaiter au pianiste américain un prompt rétablissement d’ici le 28 novembre, où, toujours au Musée d’Orsay, dans le cadre de «Musique en famille», il fera découvrir les origines du jazz, de Scott Joplin à Duke Ellington.



Simon Corley

 

 

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