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Emerveillement

Paris
Théâtre de la Ville (au Théâtre des Abbesses)
09/21/2004 -  et 22, 23, 24, 25, 26, 28, 29, 30 septembre, 1er, 2 et 3 octobre 2004
Igor Stravinski : L’Histoire du soldat


Philippe Gouin (le récitant), Joan Mompart (le soldat), Fabiana Medina (la princesse/un esprit), Omar Porras (le diable), Francisco Cabello (le curé/un esprit)
Ensemble Contrechamps: René Meyer (clarinette), Alberto Guerra (basson), Gérard Métrailler (cornet), Andréa Bandini (trombone), Nicolas Jéquier/Isabelle Magnenat (violon), Jonathan Haskell/Noëlle Reymond (contrebasse), Sébastien Cordier/François Volpé (percussion), Antoine Marguier (direction musicale)
Omar Porras (mise en scène, scénographie, costumes), Fredy Porras (scénographie, masques, maquillages), Maria Galvez (costumes), Elidan Arzoni, Joan Mompart (assistants à la mise en scène), Laurent Prunier (lumières), Andres Garcia (univers sonore)


Coproduite par Am Stram Gram Le Théâtre et l’Ensemble Contrechamps, cette Histoire du soldat de Stravinski nous vient, pour douze représentations, de Genève, c’est à dire du pays où elle fut conçue, en 1918, grâce à l’improbable amitié entre un compositeur russe passablement cosmopolite (quoiqu’opérant alors un retour vers ses racines) et un écrivain vaudois on ne peut plus attaché à sa terre.


Mû par un formidable travail d’équipe, ce spectacle à la fois naïf et grinçant, humoristique et poétique, semble destiné à provoquer l’émerveillement permanent. Inclassable quoique parfaitement fidèle à l’œuvre de Stravinski et Ramuz, il fusionne un large éventail de styles et de techniques: théâtre, danse, mime, cirque, cabaret, ombres chinoises, clowns, masques, pyrotechnie, magie, brèves musiques additionnelles, tout s’emboîte harmonieusement dans une étincelante inventivité de tous les instants (gracieuse partie de volley-ball où le ballon est figuré par un rond de lumière, costumes phosphorescents, bruitages de dessin animé, ...). Consciemment ou non, les références de tous ordres abondent, depuis l’engloutissement fracassant du soldat dans les enfers, tel Don Giovanni, jusqu’à l’apparition d’un ecclésiastique bien bunuélien, en passant par un duo entre le soldat et la princesse évoquant Papageno et Papagena (mais une Papagena qui tiendrait aussi de la raideur d’Olympia).


Comme le metteur en scène, Omar Porras, joue également le rôle protéiforme du diable, c’est ce dernier qui tire les ficelles, certes plus grotesque qu’effrayant, mais en même temps véritable diabolus ex machina, qui, produisant feux et tonnerre, provoque des coups de théâtre trop… théâtraux pour être vrais. Et lorsque les sept musiciens, placés dans une cage métallique venue des profondeurs, apparaissent lentement sur scène tout en interprétant, debout, la danse finale, on découvre que Lucifer était également à la baguette, le chef d’orchestre Antoine Marguier ayant revêtu un masque approprié.


Omar Porras a d’autres cordes à son arc, puisqu’il partage la scénographie avec son frère Fredy (qui collabore par ailleurs aux masques et aux maquillages) et la réalisation des costumes avec Maria Galvez, mais leurs partenaires Porras ne sont pas en reste, aussi bien le récitant, Philippe Gouin, sentencieux et ridicule comme un Jiminy Cricket tout droit sorti de Pinocchio, que le soldat bleu horizon et pantalon à bande garance de Joan Mompart ou la princesse en forme de poupée mécanique incarnée par Fabiana Medina.


Même en faisant abstraction de quelques imprécisions, le volet musical se situe quelque peu en retrait, hésitant entre une lecture objective et le souci de répondre à la verve et à la truculence du plateau.



Simon Corley

 

 

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