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Amsterdam dit merci à Chailly

Amsterdam
Het Muziektheater
06/03/2004 -  et les 6, 10, 13, 16, 19, 22, 25* et 27 juin 2004
Giuseppe Verdi: Don Carlo





Robert Lloyd (Filippo II), Rolando Villazon (Don Carlo), Dwayne Croft (Rodrigo), Jaakko Ryhänen (il grande Inquisitore), Giorgio Giuseppini (un frate), Amanda Roocroft (Elisabetta di Valois), Violeta Urmana (la Principessa d’Eboli), Marisca Mulder (Tebaldo), Maartje de Lint (la Contessa d’Aremberg), Kristian Benedikt (il Conte di Lerma), Rudi de Vries (un araldo reale), Cinzia Forte (una voce del cielo)


Chœur du Nederlandse Opera (Winfried Maczewski, préparation), Orchestre du Concertgebouw, Riccardo Chailly (direction musicale), Willy Decker (mise en scène)



Amsterdam a réservé un accueil triomphal à cette production de Don Carlo, dont l’artisan principal aura été Riccardo Chailly, qui, après 16 ans d’activité, quitte son poste de directeur musical du Concertgebouw pour rejoindre Leipzig. A chacune de ses arrivées dans la fosse puis sur scène en fin de spectacle, le chef italien a été salué par des salves d’applaudissements et d’innombrables bravos. Un succès amplement mérité, tant il a su insuffler de dynamisme, de contrastes et de tension dramatique à l’ouvrage, sans jamais tomber dans la vulgarité. Pour une fois, l’opéra se déroulait non seulement sur le plateau, mais aussi dans l’orchestre. Et quel orchestre! Un des meilleurs du monde, avec des cordes aux couleurs somptueuses ainsi que des vents et des cuivres aux attaques précises. De surcroît, le chef aime les chanteurs et cela se voit. Jamais en effet il n’a détourné son regard des solistes, les encourageant sans cesse à donner le meilleur d’eux-mêmes.


Oubliées dans cette production la magnificence et la pompe qui servent traditionnellement de cadre à cet ouvrage de Verdi. L’action se déroule ici dans un lieu unique, un austère mausolée de marbre gris (décor de Wolfgang Gussmann) en demi-cercle. Les pieds d’un Christ géant sur la croix dominent plusieurs scènes. Pour les tableaux d’extérieur, un panneau représentant un ciel étoilé descend des cintres. Willy Decker s’attache surtout à la caractérisation des personnages, au détriment des scènes de foule. Don Carlo est au centre du travail du metteur en scène. L’Infant est dépeint comme un être instable, névrotique et secoué par des spasmes incessants, proche du héros de Schiller sur lequel Verdi s’est basé. Plusieurs passages du spectacle sont particulièrement réussis, notamment le monologue de Philippe II, où le Roi est couché sur son cercueil, avec la dalle de sa stèle funéraire ouverte. Ou encore les retrouvailles d’Elisabeth et de Carlo à St-Just, où la Reine s’empresse de retirer la main que l’Infant veut baiser.


Ces représentations étaient aussi très attendues pour les débuts de Rolando Villazon dans le rôle-titre. Le personnage exige certes des moyens vocaux autrement plus dramatiques, notamment dans la scène de l’autodafé, mais le ténor mexicain convainc par la générosité et la fougue avec laquelle il incarne l’Infant d’Espagne. Espérons toutefois qu’il ne s’aventurera pas trop tôt dans des emplois aussi lourds. Une des autres très agréables surprises de la distribution aura été le Posa juvénile de Dwayne Croft, qui campe le confident de Carlo avec aplomb et prestance, même si le cantabile fait défaut et que la diction n’est pas toujours très claire. Violetta Urmana est une Princesse Eboli volcanique, aux moyens vocaux impressionnants. A signaler qu’elle faisait ses adieux au rôle, pourtant un de ses personnages fétiches, et qu’elle fera ses débuts dans Elisabeth en 2006 à Turin. Malgré des qualités stylistiques indéniables, Amanda Roocroft a de la peine à s’imposer, sa reine paraissant quelque peu en retrait. Le Philippe II de Robert Lloyd est confondant d’autorité, mais on regrette l’émission nasale et engorgée. Au final, une très grande soirée d’opéra, grâce surtout à la présence d’un chef d’orchestre électrisant!







Claudio Poloni

 

 

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