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Musique !

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
03/17/2000 -  
Johannes Brahms : Symphonies n° 2 et n° 3
Orchestre philharmonique de Vienne, Seiji Ozawa (direction)

Fonctionnant par cooptation et n'ayant de comptes à rendre à personne d'autre que ses membres pour déterminer sa politique artistique, l'orchestre philharmonique de Vienne est une "petite république", selon le mot de Wilhelm Furtwängler. Et contrairement à l'autre, celle de ses compatriotes, cette "petite république" ne vote pas du tout pour le FPÖ de Jörg Haider comme elle l'affirme clairement dans un tract distribué à tous les spectateurs. Affirmant par ailleurs, par la voix d'un musicien du rang s'adressant au public entre deux bis, son amour pour la ville de Paris, on se dit que lorsque Jörg Haider sera chancelier, l'Orchestre philharmonique de Vienne demandera l'asile politique à la ville de Paris, la bonne opération !

Trêve de plaisanterie, après ce préambule politique, la musique, pensions nous, pouvait reprendre ses droits. Mais à peine le public applaudissait-il la formidable exécution de la Troisième Symphonie de Johannes Brahms qu'un responsable du Théâtre lui demandait de quitter immédiatement la salle suite à une alerte à la bombe ! Un spectateur très remonté hurle et exige de lutter pied à pied avec l'ennemi en restant sur place. Finalement tout le monde se retrouve dans l'avenue Montaigne bloquée par des cars de police. Il est trop tard pour faire les magasins, c'est vraiment dommage. Aux dernières nouvelles, c'est la Salle Pleyel qui aurait fait le coup (pouf, pouf).

Retour dans la salle après une demi-heure, standing ovation pour le Philharmonique lorsqu'il s'installe pour la Deuxième Symphonie de Brahms. Netteté absolue des lignes et des arêtes, densité et chaleur du son, souplesse et intelligence du tempo, interventions solistes superlatives, l'orchestre se surpasse et signe, avec un Seiji Ozawa en grande forme, un des plus somptueux concerts de l'année. Les bis (deux valses et une polka, de... Strauss) sont stupéfiants de précision et d'intensité (cent fois mieux que le concert du nouvel an avec un Muti qui jouait à faire le chef devant les caméras de télévision). Car le plus étonnant est bien que, dans ce contexte mouvementé, la musique triomphe sans réserve. C'est presque un mystère d'ailleurs que - je ne rigole pas, c'est écrit dans le programme - un très sérieux "Institut international d'Orchestre Attergau pour le style Viennois" s'attache à percer en étudiant le "son" des Wiener Philharmoniker ! Après ça il n'y a plus rien à dire. Musique !


Philippe Herlin

 

 

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