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Fête rossinienne

Liege
Opéra Royal de Wallonie
01/30/2004 -  et les 1, 3, 5 et 7* février 2004
Gioacchino Rossini:La Cenerentola
Marie-Ange Todorovitch (Angelina), Florian Laconi (Don Ramiro), Bruno De Simone (Don Magnifico), Franck Leguérinel (Dandini), Nicolas Cavallier (Alidoro), Anne-Catherine Gillet (Clorinda), Christine Solhosse (Tisbe)
Pier-Luigi Pizzi (mise en scène, décors, costumes, lumières), Mario Pontiggia (réalisation de la mise en scène), Edouard Rasquin (chef des chœurs), Chœur masculin et Orchestre de l’Opéra Royal de Wallonie, Alberto Zedda (direction musicale)
Production de l’Opéra de Monte-Carlo (1995)

Chaque saison, l’Opéra Royal de Wallonie invite le grand spécialiste de Rossini à diriger une œuvre du cygne de Pesaro (dont Zedda est le directeur artistique du festival annuel d’été). Après de mémorables Tancredi, Semiramide, Viaggio a Reims et Donna del Lago, c’est à l’un des plus populaires des ouvrages rossiniens que Zedda offre sa compétente baguette, même si l’orchestre ne se montre pas ce soir là toujours à la hauteur du maestro (l’ouverture laisse planer quelques inquiétudes). Peu importe également que la mise en scène de Pier-Luigi Pizzi accentue à l’extrême le manichéisme d’un livret qui mériterait une approche un peu plus réfléchie qu’une simple opposition bon /mauvais, rêve/réalité. Au moins le décor, sobre, actualisé sans excès, ne dérange pas trop à l’appréciation d’une interprétation vocale assez exceptionnelle !
L’équipe réunie par l’ORW est non seulement homogène, même si certaines personnalités hors pair se dégagent, mais sait parfaitement s’articuler dans un jeu scénique endiablé sans aucune chute de tension dans le déroulement de la soirée. Par qui commencer ? Peut-être par la révélation du spectacle, le jeune ténor Florian Laconi, loin d’être parfait dans un rôle si difficile mais qui tient son rôle avec aplomb et révèle un suraigu qui ne cherche qu’à s’épanouir ; un travail technique semble encore indispensable, le soutien insuffisant du souffle provoquant des notes trop basses mais tout est là pour que l’on puisse espérer une relève attendue des ténors rossiniens. Bruno De Simone est l’un des meilleurs Don Magnifico jamais entendu et vu : tout y est, le jeu, spontané mais sachant où s’arrêter avant la caricature ; la voix saine, la diction parfaite, la vocalisation rossinienne idéalement maîtrisée. Ce qui n’est pas le cas de Franck Leguérinel en début de soirée, une certaine raideur paralysant un chant solide mais manquant de souplesse ; les choses s’arrangent nettement au deuxième acte et laissent l’impression d’un Dandini irrésistible. Nicolas Cavallier se confirme comme l’une des plus prometteuses clés de fa actuelles dans un rôle difficile : un seul air, mais quel air : il s’y est montré convaincant, le restant de ses interventions, parfois simplement silencieuses, impressionnant par la place de «deus ex machina » du personnage d’Alidoro tel qu’il l’interprète. Les deux sœurs sont parfaitement campées, Christine Solhosse tout à fait à sa place et surtout Anne-Catherine Gillet, splendide voix bien timbrée et qui nous change des crécelles trop fréquentes dans ce rôle.
Last but not least…ou le mystère Marie-Ange Todorovitch ! Elle a exactement les moyens du rôle d’Angelina : grave facile et chaud, médium rond et cuivré, aigu percutant sans stridence, la vocalise rossinienne impeccable ; elle l’interprète avec une humanité et une sensibilité qui nous ramène à Lucia Valentini-Terrani ou Martine Dupuy (oui !!) et nous donne la chair de poule, et pas seulement lors de son rondo final parfaitement exécuté. Pour l’avoir entendue récemment dans une Damnation de Faust lilloise qu’elle sauva de la médiocrité par un chant élégant, inspiré et émouvant ou en Eboli de grande classe dans une version française de Don Carlos à Metz, je n’arrive pas à comprendre le peu de médiatisation qui l’entoure et son absence des scènes parisiennes. Tant mieux pour les scènes étrangères, comme l’Opéra de Wallonie qui l’attend en Roméo de Bellini en avril prochain.
Une soirée de haut niveau qui nous laisse espérer un prochain Rossini dirigé par le maestro Zedda…
Cette représentation a été enregistrée par la radio belge (Musiques 3) et sera diffusée samedi prochain.



Christophe Vetter

 

 

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