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Ma Sorcière bien aimée

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De Vlaamse Opera
01/08/2004 -  et les 10*, 13, 16, 18 à Gent; les 9, 11, 13, 16, 19 et 21 décembre à Anrwerpen
Engelbert Humpredinck: Hänsel und Gretel
Natalie Karl (Gretel), Nidia Palacios / Annette Stricker [11/12] (Hänsel), Doris Lamprecht (Knusperhexe), Irmgard Vilsmaier (Gertrud, die Mutter), Werner Van Mechelen (Peter, der Vater), Xenia Konsek (Sandmännchen/Taumännchen),
Andreas Homoki (mise en scène), Orest Tichonov (réalisation de la mise en scène), Wolfgang Gussmann (décors et costumes), Andreas Homoki, Wolfgang Gussmann (lumières), Hendrik Derolez (chef du chœur d’enfants),
Symfonisch Orkest en Kinderkoor van de Vlaamse Opera, Stefan Klingele (direction musicale)
Coproduction Oper Frankfurt/ Deutsche Oper Berlin (1999)

En programmant cette œuvre si rarement donnée en France (encore que deux productions relativement récentes restent dans notre souvenir : au Châtelet et à l’Opéra de Lille), l’Opéra des Flandres propose une tradition courante dans les pays germaniques qui ne sauraient se passer de leur Hänsel und Gretel lors des fêtes de fin d’année. Elle permet aussi, de manière plus anecdotique, de souligner le 150ème anniversaire de la naissance d’Engelbert Humperdinck, compositeur peu connu en dehors de son pays d’origine mais qui a signé de belles œuvres non négligeables, comme Köningskinder.
Pour bien faire les choses, l’Opéra flamand a emprunté une magnifique production qui fait les beaux soirs de l’Opéra de Frankfurt depuis quelques années et qui ne semble pas avoir perdu de son impact dans le voyage, malgré l’absence d’Andreas Homoki (responsable de l’inoubliable Amour des Trois Oranges ici même la saison passée) qui a confié le soin de réaliser sa mise en scène à Orest Tichonov.
On connaît le talent d’Homoki qui a signé la plus belle Frau ohne Schatten de Richard Strauss à Genève il y a plus de dix ans. Il supprime toute la mièvrerie possible pour mettre en avant l’ambivalence du monde de l’enfance : la poésie, la douceur peuvent céder brutalement la place à la violence, la peur. Il s’appuie sur un décor très habile de Wolfgang Gussmann évoluant en quelques minutes (le temps des interludes musicaux) d’une maison parentale sordide, à une merveilleuse forêt, puis à une maison de sorcière assez surprenante. De belles idées parcourent le spectacle qui se déroule sans aucun temps morts : la pantomime des anges qui pourraient prêter à sourire dans le livret est évoquée par des clowns qui passent du rire au larmes. Quant au clou du spectacle, la Sorcière, son costume et son maquillage font merveille et induisent plus la réjouissance de retrouver un personnage mythique qu’une véritable peur. Doris Lamprecht excelle dans ce rôle, malgré une voix qui pourrait s’épanouir plus idéalement dans une tessiture plus aiguë ; elle n’hésite pas à jouer sur la déformation des sons et ses regards d’une expressivité réjouissante. Les parents des enfants sont pathétiques : véritable ivrogne Peter (l’excellent Werner Van Mechelen), acariâtre Gertrud (la voix wagnérienne et la physionomie d’Irmgard Vilsmaier contribuent à cette composition), tous deux sont dépassés par les événements ! Curieusement le marchand de sable et le petit bonhomme de rosée ont fusionné en un seul (puisque le costume est le même) mais l’on aurait souhaité une voix moins criarde que celle de Xenia Konsek. Le couple d’enfants est parfaitement différencié : Natalie Karl est une Gretel au timbre enfantin qui correspond au rôle (même si le volume vocal est limité) et Nidia Palacios se révèle comme une interprète très solide aussi bien vocalement (un timbre cuivré de toute beauté et suffisamment sonore) que scéniquement (elle fait son casse-cou avec aisance).
La beauté de l’orchestration n’est plus à dire et le jeune chef allemand Stefan Klingele semble connaître l’œuvre sur le bout des doigts. L’orchestre répondait bien à ses intentions malgré quelques problèmes parmi les cuivres lors de l’ouverture.
En conclusion, une production dont on gardera quelque part dans ses souvenirs une trace et qui stimule la partie enfant qui sommeille chez chacun.



Christophe Vetter

 

 

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