About us / Contact

The Classical Music Network

Montreal

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Handel chambré ?

Montreal
Basilique Notre-Dame
12/16/2003 -  
George Frideric Handel : Messiah, HWV 56
Monique Pagé (soprano)
Anita Krause (mezzo-soprano)
Roger Honeywell (ténor)
Rodney Gilfry (baryton)

Chœur et Orchestre symphonique de Montréal
Patrick Summers (direction)

La présentation annuelle par l’OSM du Messie de Handel, oratorio peut-être le plus connu et le plus joué à travers le monde, étant devenue une tradition très bien établie en cette période de l’Avent, et la Basilique fournissant assurément un cadre imposant et fort à-propos, la réponse du public fut une fois de plus sans équivoque (pas une seule place disponible dans toute l’immensité de cette église !). Pour tous les recalés du box-office, les alternatives sont nombreuses et mériteraient probablement d’être explorées la prochaine fois.


Chef lyrique réputé, Patrick Summers dirige avec une attention, un réel souci du geste et de la respiration qui ne peut qu’être bénéfique au quatuor de solistes. Il apporte à Handel une affection certaine et un sens des courbes qui aurait pu être plus prononcé; on remarque toutefois que le maestro américain fait usage d’une palette dynamique assez limitée tout au long de la soirée. On eut souhaité plus de sève, plus d’emphase à la limite…plus de conviction. C’est là le handicap majeur de cette prestation : sauf exception, rien ne parvient vraiment à s’imposer, rien ne marque profondément, rien ne vient stimuler quelque évocation spirituelle (ou carrément mystique), et on a comme le sentiment de repartir bredouille. Les solistes offrirent tour à tour de meilleurs moments, mais encore là leur implication fut inégale. On avait réuni des chanteurs au demeurant fort intéressants, mais qu’on aurait simplement préférer entendre dans un autre contexte. La lumineuse Monique Pagé, d’abord, dont la technique et le style valurent un magnifique Rejoice, le reste ne laissant pas grande impression; Anita Krause ensuite, dont le He was despised fut assurément le moment le plus émouvant de la soirée (caractérisation plutôt trouble dans ses autres interventions, malgré une voix toujours belle et limpide). C’est Gilfry qui fait la plus forte présence, vocalement du moins. On peut cependant déplorer quelques vocalises un peu lourdes, à la limite presque de l’écart de style. Les chœurs, si essentiels à la réussite de l’œuvre, semblèrent aussi souffrir par moments de cette espèce d’effacement généralisé.


Tout dépend de ce qu’on attend du Messie (!). Il faut dire à la décharge des interprètes que la Basilique, acoustiquement parlant (et malgré des qualités), ne fournit pas le vaisseau idéal à ce genre de concert. On est libre de voir la chose comme une célébration essentiellement religieuse. Ceux qui s’intéressent plus à la musique auront très, très grand intérêt à considérer très, très sérieusement le tout aussi annuel et traditionnel Messie de Bernard Labadie et de ses Violons du Roy.



Renaud Loranger

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com