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Oramo à l'ouvrage

Paris
Salle Pleyel
02/24/2000 -  
Einojuhani Rautavaara : L’Île de la félicité
Felix Mendelssohn-Bartholdy : Concerto pour violon n° 2
Jean Sibelius : Symphonie n° 1

Sarah Chang (violon)
Orchestre de Paris, Sakari Oramo (direction)


L'Orchestre de Paris (© Jean-Baptiste Pellerin)


Pour ses débuts avec l'Orchestre de Paris, le chef finlandais Sakari Oramo, nourri aux mêmes sources qu’Esa-Pekka Salonen, Jukka-Pekka Saraste ou Magnus Lindberg, avait choisi une oeuvre de son compatriote Einojuhani Rautavaara. Né en 1928, ce compositeur est surtout connu pour son original Cantus arcticus, dans lequel interviennent des chants d'oiseaux préenregistrés. Cette inspiration puisée dans les espaces naturels se retrouve dans sa fantaisie symphonique Ile de la félicité, composée en 1995, Rautavaara s'inspire d'un poète du XIXème siècle, Alexis Kivi, qui décrit une île paradis, refuge des oiseaux. Musique immédiatement séduisante et lyrique, écrite pour une formation relativement restreinte (cordes, bois par deux, deux cors, une trompette, un trombone, harpe, timbales, percussion), elle fait irrésistiblement penser à Sibelius, avec les interjections des bois ou le traitement si particulier des timbales. Très colorée, elle fait même parfois penser à de la (bonne) musique de film, écrite de façon très spontanée, sans intention démonstrative aucune. La forme en est très simple, de type ABA, avec une partie A rapide et mouvante, une longue partie B presque statique. La reprise de la partie A s'achève de façon apaisée, selon le poème et le compositeur, par un effet de ‘soleil empourpré’ qui disparaît finalement derrière l'horizon.

Pour le Concerto de Mendelssohn. Oramo avait choisi un effectif allégé (quarante cordes), en accord avec une approche générale particulièrement incisive, et même âpre, énergique et violente dans le premier mouvement. Pour la violoniste, la prise de risque était, de ce fait, importante, mais cet engagement s'est révélé payant. Dans le deuxième mouvement, en l'absence des aspects musclé et spectaculaire mis en valeur dans l’allegro molto appassionato premier, la lecture se fait plus scolaire, de telle sorte qu'on remarque davantage une certaine tendance à abuser du portamento. Dans le finale, les interprètes privilégient clins d'oeil et humour dans un feu d'artifice parfaitement en place.

En bis, un Récitatif et scherzo de Kreisler, époustouflant, comme il se doit.

Retour à la Finlande en seconde partie, avec la Première Symphonie de Sibelius. S’il n’a certes pas l’évidence impressionnante de Sanderling le mois dernier dans la Deuxième Symphonie, Saramo fait bien ressortir les grands traits de cette oeuvre, ses envolées épiques et fougueuses. Vif et solide, pas toujours très subtil, en dehors de quelques accalmies comme suspendues et hors du temps, il emmène à un succès mérité un Orchestre de Paris décidément bien en forme en ce moment.


Simon Corley

 

 

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