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Voyage à travers les réécritures du Magnificat

Reims
Abbaye de Saint-Michel en Thiérache (Aisne)
06/29/2003 -  
P.P. Bencini, Claudio Monteverdi, Marc-Antoine Charpentier, Alessandro Scarlatti, Magnificat.
Anna Simboli & Monica Piccinini (soprani), Paolo Costa (alto), Gianluca Ferrarini & Luca Dordolo (tenori), Sergio Foresti (basse), Mara Galassi (harpe), Ignazio Schifani (orgue)
Concerto Italiano
Rinaldo Aessandrini (direction).

Rinaldo Alessandrini et son ensemble le Concerto Italiano nous emmènent à la découverte de quatre Magnificat, ceux de Bencini, Monteverdi, Charpentier et Scarlatti. Ce voyage thématique permet de mettre en perspective quatre oeuvres, assez courtes, ayant un texte et un sujet communs. Projet ambitieux mais que les musiciens mèneront jusqu’au bout avec beaucoup de talent mais peut-être aussi avec un peu de froideur.


Instrumentistes, chanteurs et chef forment un tout et il est assez difficile, voire déplacé, de les dissocier. Une parfaite harmonie se dégage de ce concert, harmonie qui peut parfois basculer dans une certaine forme de monotonie. Distinguer les solistes au sein d’un pupitre ne peut se faire que sur la base du timbre et non sur celle de l'interprétation. Chez les sopranos, l’une se distingue par une voix plus pure, plus légère que l’autre. Il est d’ailleurs à noter que l’une des jeunes chanteuses a davantage une voix de soprano lyrique que de soprano baroque, si l’on peut dire. Ceci est surtout perceptible dans les notes élevées car elle place sa voix autrement et laisse découvrir son véritable timbre, qui est loin d’être ingrat. En revanche la basse Sergio Foresti possède un matériau de grande qualité et il s’en sert pour tenter de faire passer une expression - dans la mesure du texte - dans le passage “Deposuit potentes” chez Bencini. Sa voix est très claire dans les aigus et elle fait penser à celle de Nicolas Rivenq à ses débuts. Ce chanteur est d’ailleurs le seul à rendre intelligible le texte car ses partenaires ont tendance à privilégier la pureté, la clarté et la blancheur de la voix à la diction. C’est très beau mais un peu frustrant.
La direction de Rinaldo Alessandrini ne connaît aucune faille. Il amène ses chanteurs et son orchestre à un très haut niveau et parachève un ensemble cohérent et soudé. Il sait trouver des accents particulièrement sombres et expressifs dans le “recordatus” du Magnificat de Scarlatti, peut-être le meilleur moment du concert, du moins le plus intense.


Du très beau travail mais qui laisse un peu indifférent. Techniquement, stylistiquement, il n’y a rien à redire. Peut-être aurait-il fallu qu’ils se laissent aller davantage quoique le répertoire proposé ne permet pas vraiment un liberté totale d’expressivité. Un très beau concert mais loin d’être impérissable…


Manon Ardouin

 

 

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