About us / Contact

The Classical Music Network

Toulouse

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Message pour la paix

Toulouse
Halle aux Grains
02/20/2003 -  
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 9
Elisabeth Whitehouse (soprano) Felicity Palmer (mezzo) Donald Litaker (ténor) Jan-Hendrik Rootering (baryton)
Chœur Philharmonique de Prague, Jaroslav Brych (direction)
Orchestre National du Capitole, Michel Plasson (direction)


"Tous les Hommes deviennent frères", tel est le message de paix que Michel Plasson a voulu formuler à l'occasion de ces deux concerts exceptionnels. Cet hymne à la joie, écrit voilà plus de 180 ans, met en musique un poème de Friedrich von Schiller et marque l'aboutissement de l’œuvre de Beethoven.


Le temps s'arrête, le mystère s'installe puis l'acharnement et la puissance de l'orchestre lance un mouvement, tragique et grandiose, symbolisant la souffrance humaine. Voilà comment nous pourrions résumer ce premier mouvement. Dommage, Plasson en a voulu autrement, précipitant tout de suite son orchestre dans un tempo pressé et des nuances écrasées, abandonnant toute part de doute ou de mystère. Soulignons cependant la conviction et l'ardeur du chef qui interprète sans partition, impose à son orchestre une précision redoutable et souligne l'aspect dramatique de l'œuvre.


Le scherzo a immédiatement surpris par la rapidité de son exécution, et n'a pas permis d'apprécier la légèreté des notes piquées des cordes. La prestation de l'orchestre reste très honorable, avec un "trio" (partie centrale du scherzo) et des bassons remarquables; la tension est toujours perceptible à l'aube d'un 3ème mouvement de recueillement beaucoup plus calme et posé, moment d'apaisement soigné par l'orchestre et pleinement vécu par son chef. Les rythmes marqués du scherzo (trop) rapide laissent place à un adagio cette fois ci bien respecté. Dommage, l'entrée des cuivres était bien timide et la concentration s'est quelque peu relâchée à la fin du mouvement.


Le drame vient rompre le déroulement de l’œuvre. Le début du presto a d'emblée déçu par un manque de conviction et d'ampleur des cuivres à la sonorité trop agressive des aigus. Le récitatif des contrebasses, d'une sonorité superbe et bien affirmée, est entrecoupé par de brefs rappels aux trois précédents mouvements. Puis c'est le finale qui s'annonce, toujours mené par les contrebasses dans une nuance piano sublime. La fanfare vient se superposer aux cordes, et l'on entend : "O Freunde, nicht diese Töne" (Mes frères, cessons nos plaintes!) proclamé par Donald Litaker convaincant et expressif. La voix de Felicity Palmer manquait d'éclat et avait bien du mal à ressortir du quatuor. La soprano Elisabeth Whitehouse a éprouvé quelques difficultés dans des aigus tendus, mais globalement, c'était le chœur qui avait la plus grande place ce soir là. Il faut dire aussi que la disposition des solistes, derrière un orchestre souvent trop fort n'était pas optimale et que la Halle aux grains, de par sa forme hexagonale ne peut malheureusement pas satisfaire tous les spectateurs. Il y en avait du monde sur scène, le Chœur philharmonique de Prague était grand et à la hauteur de sa réputation, puisque les 130/140 choristes n'ont pas eu de mal à affronter la puissance de l'orchestre avec une précision et une facilité déconcertante pour interpréter une partition si exigeante.


Les Toulousains sont venus nombreux acclamer chaleureusement leur chef. La direction, précise et convaincante, a laissé paraître un maestro en forme et enthousiaste, complice de cette oeuvre qu'il a inscrit depuis longtemps à son répertoire. Même si certains passages méritaient un peu plus de retenue, Plasson a pleinement réussi à faire passer son message d'espoir !



Ce concert sera diffusé sur Radio Classique à l'occasion de la fête de la musique, le 21 juin 2003, à 20h40




Fabrice Candia

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com