About us / Contact

The Classical Music Network

Lille

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Philippe Herreweghe à Lille en prélude à l’année Bach

Lille
Eglise Sainte-Catherine
01/20/2000 -  
Franz Tunder :  Cantate " Dominus Illuminatio mea "
Johann Kuhnau : Cantate " Gott, sei mir gnädig nach deiner Güte ", Motet " Tristes est anima mea "
Nikolaus Bruhns : Cantate " Ich liege und schlafe "
Dietrich Buxtehude : Cantate Bux Wv 76 " Mit Fried und Freud "
Johann Sebastian Bach : Cantate BWV 125 " Mit Fried und Freud "

Collegium Vocale de Gand, Philippe Herreweghe (direction)

La ville de Lille a eu la bonne idée de susciter une série de concerts destinés tant à charmer un public toujours plus assidu aux concerts de musique baroque, qu’à animer un patrimoine par trop méconnu dans la Région Nord. Philippe Herreweghe (prononcez " oueghe " pour faire belge !) et son Collegium Vocale de Gand ne déparaient pas dans la grande nef de l’église Sainte-Catherine, cette grande " Hallekerk " flamande aux retables baroques mis en valeur pour l’occasion.
Le programme donnait à entendre un florilège de cantates baroques issues du protestantisme allemand. Bien sûr, le cantor de Leipzig était à l’honneur, avec la cantate BWV 125 " Mit Fried und Freud ", mais les moments les plus émouvants lui ont incontestablement été volés par ses ancêtres, que les musicologues appelèrent ses " précurseurs " car ils considéraient que l’art de Bach formait un apogée de l’école d’Allemagne du Nord. Les accents éminemment intimistes du piétisme allemand d’un Buxtehude, ou encore la cantate du génie Nikolaus Bruhns, hélas décédé en pleine fleur de l’âge et qui inventa le " stylus phantasticus ", sont là pour nous faire douter de cette vision un peu réductrice de certains historiens de la musique. Quant au motet " Triste est anima mea " a capella de Kuhnau, il surprend l’auditeur par sa simplicité touchante.

La prestation du choeur est assez exceptionnelle, car elle tire partie des pièges de l’acoustique de Sainte-Catherine. Jamais le choeur n’atteint sa puissance maximale, il ne recourt d’ailleurs aux nuances de forte qu’exceptionnellement. Réduisant, comme il est désormais de mise, l’effectif à trois chanteurs par pupitre, Herreweghe confère au plenum du choeur une légèreté et une maniabilité inégalées, sans renoncer à la couleur vocale de chaque pupitre, dont on entend chaque entrée limpide.
Les quatre solistes interviennent depuis le choeur, dont ils sont partie intégrante. On retiendra les belles prestations de la soprano Deborah York, du contre-ténor Daniel Taylor et du ténor Mark Padmore, tandis que le basse Peter Kooij semble rencontrer quelques difficultés dans les graves, détimbrés et à peine audibles.
On pourrait également vanter les mérites du continuo, efficace, précis tout en restant lyrique, et des cordes qui gazouillent gaiement dans les hauteurs. En somme une très bonne soirée qui laisse le public rêveur et en demande d’autres concerts de ce niveau... On regrettera simplement la légèreté de la documentation distribuée, omettant la totalité des textes chantés, si cruciaux pour replacer cette divine musique dans son contexte sacré.



Christophe Vetter

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com