|
Back
La Flûte enchante les petits Lausanne Opéra 11/05/2025 - et 7, 8, 9, 11, 12, 15 novembre 2025 Wolfgang Amadeus Mozart : La Petite Flûte enchantée (arrangement Robin Melchior) Joël Terrin (Tamino), Andrea Cueva Molnar (Pamina), Adrien Fournaison (Papageno), Léa Sirera (Papagena, Première Dame), Mathieu Gourlet (Sarastro), Maxence Billiemaz (Monostatos), Vibe Rouvet (La Reine de la Nuit)
Orchestre de la Haute Ecole de Musique (HEMU), Simon Proust (direction musicale)
Julie Depardieu (mise en scène), Damien Robert (collaboration artistique à la mise en scène), David Belugou (décors, costumes), Joël Fabing (lumières), Henri Tresbel (adaptation et traduction du livret), Eline Kretchkoff (préparation du public)
 (© Carole Parodi)
Quel immense bonheur que de découvrir une salle de spectacle remplie non pas de cheveux blancs mais de têtes blondes manifestant bruyamment leur joie d’être là et trépignant d’impatience ! L’Opéra de Lausanne a eu l’excellente idée de reprendre la production de La Flûte enchantée adaptée pour le jeune public par Julie Depardieu et étrennée au Théâtre des Champs-Elysées en février de l’année dernière. Une production participative (les spectateurs sont invités à y prendre une part active), dans une version pour petit orchestre, traduite en français et limitée à 75 minutes. Tout commence avant même le lever de rideau : une jeune femme vêtue de rose déboule sur scène pour préparer le public, non sans humour et entrain, à plusieurs interventions tout au long du spectacle, un public qui n’en demande pas mieux d’ailleurs et qui ne ménage ni ses gestes ni sa voix.
L’action de cette Petite Flûte enchantée est située dans l’Egypte ancienne, avec des décors minimalistes (quatre arbres qui deviennent par la suite des colonnes de temple) sublimés par de magnifiques jeux de lumière. Mais dès le début du spectacle, l’attention du public est immédiatement captée par les superbes costumes colorés de David Belugou : Tamino est un prince égyptien, Pamina a des airs de Cléopâtre, Monostatos est un crocodile qui semble tout droit sorti du Nil, la Reine de la nuit une déesse‑chatte et Sarastro un ibis sacré.
Le spectacle est aussi l’occasion de découvrir de jeunes talents prometteurs, des chanteurs ayant pour la plupart été formés à la Haute Ecole de Musique de Lausanne. A commencer par le magnifique Tamino de Joël Terrin, au phrasé impeccable et au timbre clair et fin. On admire aussi la prestance et la truculence du Papageno d’Adrien Fournaison ainsi que les vocalises précises et acérées de la Reine de la nuit de Vibe Rouvet. Maxence Billiemaz fait forte impression en Monostatos perfide et méchant. Léa Sirera est une Papagena facétieuse et espiègle, alors que Mathieu Gouriet est un Sarastro noble et profond. Malgré quelques passages peu assurés, Andrea Cueva Molnar incarne une Pamina douce et émouvante. Dans la fosse, Simon Proust dirige avec enthousiasme et précision les musiciens de l’Orchestre de la Haute Ecole de Musique. Au rideau final, les enfants ne sont pas avares de cris de joie et d’applaudissements, assurément ils ont apprécié le spectacle. Et on ne peut s’empêcher de se dire que l’art lyrique a encore de beaux jours devant lui.
Claudio Poloni
|