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Electrisant Kantorow

Vienna
Konzerthaus
06/25/2025 -  et 24 (Paris), 26 (Hamburg) juin 2025
Maurice Ravel : La Valse
Barbara Assiginaak : Eko‑Bmijwang
Camille Saint-Saëns : Concerto pour piano n° 2, opus 22
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Symphonie n° 6 « Pathétique », opus 74

Alexandre Kantorow (piano), Orchestre Métropolitain, Yannick Nézet-Séguin (direction)


A. Kantorow (© Carlos Suarez)


Un public jeune et alternatif était présent au Konzerthaus, attiré sans doute davantage par la personnalité haute en couleur de Yannick Nézet‑Séguin que par la célébrité discrète d’Alexandre Kantorow, et moins encore par le relatif anonymat de l’Orchestre Métropolitain de Montréal, dont c’était la première prestation au Konzerthaus (probablement aussi à Vienne, contrairement à l’Orchestre symphonique de Montréal, qui est régulièrement invité).


La véritable réjouissance de la soirée était la présence du jeune pianiste français, né en 1997, qui nous avait déjà émerveillés en 2023 avec le Cinquième Concerto de Saint‑Saëns, et qui revient, quelques années de maturité supplémentaires au compteur, dans le Deuxième Concerto. Même au milieu des traits les plus virtuoses, Kantorow ne passe jamais en mode d’autopilotage, conservant son sens du raffinement, recherchant la variété du touché et des couleurs, et infusant son intelligence à chaque phrasé. Sous ses airs de garçon discret, il embrase le clavier dans le final, suscitant l’enthousiasme du public. L’accompagnement orchestral est généralement adéquat, à son meilleur pour finement doser la balance avec le soliste, mais se laissant un peu distancer dans le Presto, et manquant de finesse et de précision pour tresser les fines dentelles de l’Allegro scherzando.


Les limites de l’orchestre déjà perceptibles dans La Valse de Ravel, qui perd en rigueur ce qu’elle gagne en engagement énergique, deviennent autrement plus rédhibitoires dans la Symphonie pathétique de Tchaïkovski, avec des pupitres qui manquent de cohésion, des timbres racés qui virent au clinquant, et une surexposition de détails qui brouille le flot musical. Yannick Nézet‑Séguin encourage plutôt qu’il ne corrige ces excès, poussant les musiciens dans leurs retranchements et aboutissant à un résultat à l’emporte‑pièce, empreint d’un pathétisme débridé.


Au fond, c’est l’œuvre de la compositrice autochtone Barbara Assiginaak, Eko‑Bmijwang (« Tant que coule la rivière », créée en 2021), qui semble le mieux convenir aux musiciens. Ils donnent ainsi vie, avec conviction, à des ambiances naturelles qui dépeignent un voyage onirique le long d’une rivière traversant paysages et atmosphères variés.



Dimitri Finker

 

 

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