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L''esprit des voix

Toulouse
Auch
05/31/2002 -  du 31 mai au 8 juin
Alessandro Scarlatti, Antonio Vivaldi, Claudio Monteverdi…
Il Seminario Musicale, Gérard Lesne (direction) ; Ensemble Vocale Les Éléments, Joël Suhubiette (direction) ; Ensemble Micrologus ; Michel Bouvard (orgue)…

De quoi est fait l’esprit d’un festival? On a vu tant de festivals huppés dénués de chaleur, de lien, de projet, bref d’esprit, que l’on est heureux de fêter cette année le retour ensoleillé du Festival Éclats de Voix, tout en s’interrogeant sur le succès d’une manifestation a-priori modeste.


Certes, l’unité de la programmation ne fait aucun doute, centrée autour de l’Italie, avec trois concerts baroques permettant d’entendre Gérard Lesne et la jeune soprano argentine Soledad Cardoso, une révélation, dans des Duetto da camera, Sandrine Piau dans les Gloria et Magnificat de Vivaldi ou Philippe Fritsch dans un récital autour de “l’esthétique italienne”, ainsi que des programmes sortant davantage des sentiers battus, mélangeant musique du moyen-âge et chant d’inspiration populaire, musiques de films et de la Renaissance. Pourtant, cette programmation sans œillères ni préjugés n’est que l’un des charmes du Festival.

L’intérêt du lieu, alors? Auch est en effet une fort jolie ville, touristique juste ce qu’il faut, quoique pas très vivante, mais les lieux ne sont peut-être pas toujours idéaux, telle la Cathédrale, certes imposante mais à la réverbération impossible, noyant la prestation de l’Ensemble baroque de Toulouse (il y a enfin un orchestre baroque à Toulouse!) dans Vivaldi.

Alors, de quoi est fait l’esprit d'Éclats de voix? Pourquoi ce sentiment, un an après, de retrouvailles heureuses, d’atmosphère légère ? Comment expliquer le succès toujours grandissant du festival auprès des médias?
Peut-être un mélange de tout cela, le plaisir d’une programmation mi-sérieuse mi-légère et pourtant cohérente, d’une atmosphère détendue où l’on sent les artistes heureux de se produire devant un public toujours enthousiaste.
Surtout, cette manifestation est à l’image de son directeur, Patrick de Chirée, homme chaleureux, enthousiaste et passionné, espèce somme toute rare chez les organisateurs, accessible et volubile, bref, sympa. C’est son esprit qui irradie dans ces quelques journées gasconnes, le plaisir du partage sans frontière, de la découverte inattendue, de la curiosité stimulante.

Patrick de Chirée peut-être content, à cinq ans le bébé se porte plutôt bien, et l’on peut espérer que les moyens limités dont il dispose n’entraveront pas la créativité de son festival.


Laurent Marty

 

 

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