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Et avec le sourire !

Paris
Salle Pleyel
01/12/2000 -  et 15/01
Richard Strauss : Mort et Transfiguration, Lieder avec orchestre op. 68 n° 2, 3, 4 et 5," Danse des sept voiles "extraite de Salomé, " Air de Zerbinette " extrait de Ariane à Naxos (version originale)

Orchestre de Paris, Emmanuel Villaume (direction), Natalie Dessay (soprano)

Le jeune chef d’orchestre Emmanuel Villaume, qui dirige ici pour la première fois l’Orchestre de Paris, a une gestuelle à la fois très dynamique et surjouée qui déroute. Ses mouvements paraissent pleins de très bonnes intentions sans qu’on sache très bien si ces intentions s’adressent au public ou à l’orchestre, qui paraît quelque peu indifférent à cette pantomime. Villaume s’agite beaucoup, passant frénétiquement d’un pupitre à l’autre, apparemment absorbé par les détails de la partition. L’énorme énergie dépensée gagnerait sans doute à être davantage concentrée, davantage conduite par une vue d’ensemble de l’oeuvre et de l’orchestre.

Tandis que l’oeil doit supporter cette débauche de mouvements désordonnés, ce qui s’offre à l’oreille est relativement cohérent. La direction est très contrastée, les explosions sonores sont brutales mais efficaces. Emmanuel Villaume conduit Mort et Transfiguration dans un soucis des lignes et des contrastes très musical. Le poème se déploie largement, les crescendos sont bien menés. La " Danse des sept voiles ", au contraire, est hachée, décousue. Y alternent lourdeur et précipitation. La langueur devient emphase. Forcé, le rythme n’a plus rien de dansant. L’orchestre y a pourtant un très belle présence.

Natalie Dessay est des interprètes qui savent, très simplement, faire de la musique. Dans les second, troisième et quatrième Lieder avec orchestre sur des poèmes de Brentano, qui ne font pas partie de son répertoire de prédilection, la chanteuse déçoit, elle ne trouve pas le ton de la partition, ironique, tragique, séducteur. Elle qui sait être si joueuse pêche ici pas excès de sérieux, comme tétanisée face à la partition. Sa voix, toujours superbe, manque d’un corps sur lequel prendre appui. L’air de Zerbinette, joué en seconde partie de concert, nous la ramènera égale à elle-même, souriante dans son chant, habitant la musique. Plus que sa voix, pourtant extraordinaire, c’est l’engagement avec lequel elle chante qui emporte l’adhésion. Son sourire retrouvé porte à nouveau le cinquième de ces Lieder, qu’elle ira jusqu’à bisser, avec une facilité et une désinvolture déconcertantes. Natalie Dessay nous prouve à chaque apparition que le sourire s’entend.



Gaëlle Plasseraud

 

 

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