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Le Capitole en Halle sèche.

Toulouse
Halle aux Grains
05/23/2002 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto N°27
Anton Bruckner : Symphonie N°6

Orchestre National du Capitole, Claus Peter Flor (direction), Richard Goode (piano)

Rien n’est jamais acquis en matière artistique, voilà une règle qui ne peut s’oublier, quelle que soit par ailleurs la constance de la réussite.
On pouvait penser que l’association, hétéroclite quant à la logique du programme, Mozart/Bruckner/Flor/Capitole serait à elle seule garantie de succès, après la brillante démonstration -pour la direction d’orchestre du moins- des Nozze di Figaro. Il n’en fut pourtant rien, l’orchestre se montrant même en assez petite forme.

Il ne restait, dans le Concerto, pas grand chose de la direction admirée dans les Nozze et si l’on comprend que l’absence de vibrato aux cordes ne soit guère compatible avec l’utilisation du piano de concert moderne, il est par contre étonnant d’avoir trouvé ici un orchestre souvent passif et approximatif, sonnant petit, une direction parfois brutale et sans grâce.
Le pianisme subtil de Richard Goode est certes délicat et vif -quoique sur ce point on ait connu plus délié encore- mais cette façon d’effleurer les sentiments paraît bien réductrice. Un Mozart joli et minoré, un peu poudré et délicat, plus petit marquis que Don Giovanni. Où sont alors l’émotion, le dramatisme, la vie?

Changement total et brutal avec une Sixième symphonie de Bruckner plus massive que nature -la programmation a sa logique que la raison a du mal à cerner.
Certes, l’effort de Claus Peter Flor pour unifier une œuvre qui ne paraît pas la plus construite de son auteur était méritoire, mais pourquoi tant de raideur et de sérieux, si peu de mystère? Là, comme dans une Neuvième donnée il y a quelques années, la rigueur de la direction dans l’enchaînement des diverses séquences s’accompagnait en effet d’une rigidité démonstrative peu gratifiante. De plus l’orchestre a paru plus d’une fois à la limite de ses possibilités, cordes sèches et cors toujours un peu sur le fil du rasoir. Il faut dire que l’Orchestre du Capitole se heurte, particulièrement dans ce type d’œuvre, à une adversaire redoutable : l’acoustique ingrate de la Halle aux Grains. Privé d’assise grave, dont le rôle est pourtant primordial ici, l’orchestre semble dénutri, sans impact, et les cordes, rêches dans le Fortissimo car privées de rayonnement par un son qui donne l’impression de rester sur scène, sont englouties par l’arrière de l’orchestre. Il est de fait quasi-impossible de dire dans ces conditions quelle part de la sonorité qui parvient aux auditeurs revient à l’orchestre ou à l’acoustique, ce qui, soit dit en passant, ne doit guère être encourageant pour les musiciens.

Une frustration certaine, surtout après les brillantes réussites de ce chef à Toulouse, qui valut d’ailleurs au concert un accueil quelque peu glacial. Espérons que la prochaine venue de Flor le montrera tel qu’il nous avait conquis dans Chostakovitch.


Laurent Marty

 

 

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