About us / Contact

The Classical Music Network

Bruxelles

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Original et grandiose

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
04/20/2024 -  et 19 (Namur), 21 (Lyon) avril 2024
Ludwig van Beethoven : Coriolan, opus 62
Nikolaï Medtner : Concerto pour piano n° 1, opus 33
Piotr Illich Tchaïkovski : Symphonie n° 5, opus 64

Florian Noack (piano)
Belgian National Orchestra, Antony Hermus (direction)


F. Noack (© Danilo Floreani)


L’originalité du programme ? Le Premier Concerto pour piano (1914‑1918) de Medtner, évidemment, une œuvre d’un peu plus d’une demi‑heure en trois mouvements enchaînés. Sa valeur musicale n’explique pas sa rareté dans les programmes de concert, ni sa fort probable difficulté d’exécution, compte tenu de la récurrence au concert des Deuxième et Troisième Concertos de Rachmaninov, un exact contemporain. Rapprocher la musique de ces deux compositeurs nous paraît d’ailleurs plutôt vain. Fort dense, peut‑être même un peu trop surchargé d’intentions, ce concerto possède sa propre singularité. Rares demeurent en revanche les pianistes aussi curieux que Florian Noack qui bâtit sa réputation sur la défense des œuvres rares, voire oubliées.


Ce pianiste au jeu fin et précis, puissant et nuancé, restitue cette profuse musique avec transparence. L’exécution se distingue également par sa sobriété et sa justesse, ce qui la rend d’autant plus admirable et impressionnante. De nouveau excellent à la tête d’un orchestre national aussi au point que d’habitude, Antony Hermus contribue grandement à la réussite de cette interprétation. Sa direction attentive à la clarté et à l’équilibre attire l’attention sur la partie d’orchestre de cet intéressant concerto. Le pianiste possède encore suffisamment d’énergie et de volonté pour remercier le public avec un choix fort original de deux petites pièces, une d’un compositeur du seizième siècle, Tielman Susato, qu’il a lui-même arrangée (Dont vient cela), et un extrait des Contes de la vieille grand‑mère de Prokofiev.


La Cinquième Symphonie (1888) de Tchaïkovski, malheureusement applaudie par une partie du public après les deux premiers mouvements, occupe la seconde partie. Une œuvre, cette fois, mieux connue, mais nous prenons tout de même du plaisir à la réentendre grâce à Antony Hermus et à l’Orchestre national de Belgique. Le chef, qui dirige cette musique, ainsi que toutes les autres, avec une réjouissante combinaison de passion et de rigueur, en délivre une interprétation captivante, admirable par la précision de sa mise en place et la clarté de ses intentions. S’ajoutent à tout ceci une expressivité intense, mais juste, et des couleurs belles et profondes. La fermeté et la puissance n’excluent pas la respiration et la transparence, ce qui aide à percevoir les détails d’écriture. Il parait donc fort difficile de relever la moindre insuffisance dans cette exécution d’excellente facture. Le jeu des différents pupitres suscite en plus l’admiration, en particulier les bois, parmi lesquels figurent une clarinette et un basson solistes merveilleux, et les cuivres, quasiment parfaits, les cors surtout. L’orchestre n’aura pas tardé pour se montrer à son meilleur niveau : le concert débutait par une ouverture Coriolan (1807) ferme et enlevée.


Le site de Florian Noack



Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com