|
Back
Chant des cygnes Paris
Maison de la radio et de la musique
04/12/2024 -
Jean Sibelius : Symphonies n° 5, opus 82, n° 6, opus 104, et n° 7, opus 105
Philharmonique de Radio France, Mikko Franck (direction)
M. Franck (© Christophe Abramowitz/Radio France)
La série de trois concerts consacrés à Sibelius par le Philharmonique de Radio France et son chef Mikko Franck dans l’intimité de son Auditorium s’est achevée par une soirée roborative consacrée aux trois dernières symphonies.
C’est chronologiquement que le chef finlandais Mikko Franck, directeur musical du Philharmonique de Radio France depuis 2015, a voulu, lors de son avant‑dernière saison à sa tête, faire découvrir au public parisien les sept symphonies de son compatriote Jean Sibelius, suite dans laquelle était enchâssé, entre les deux symphonies les plus hermétiques (les Troisième et Quatrième), le bijou qu’est son Concerto pour violon, magistralement interprété par l’Américaine Hilary Hahn, avec une sonorité souveraine et une évidente complicité avec le chef. Ces symphonies sont rarement jouées par les orchestres français et la plupart des grandes intégrales au disque sont le fait d’orchestre finlandais, russes et germaniques. Il est en outre intéressant de remarquer que les plus grands interprètes de la discographie les ont remises sur le métier plusieurs fois.
Les trois dernières symphonies, c’est beaucoup pour un seul concert, mais fort heureusement chaque symphonie dure environ une demi‑heure et les trois œuvres sont très différentes, la Cinquième de facture très romantique, la Sixième beaucoup plus moderne dans son écriture avec son ambiguïté tonale, l’originalité de ses polyphonies et ses mouvements de forme libre, et la Septième d’une solennité quasi brucknérienne (sauf pour la durée), avec son mouvement unique et l’impression de monolithe qui s’en dégage.
Mikko Franck a adopté pour chacune d’elle une direction aux tempi très enlevés, avec parfois une volonté de mettre en relief certains détails d’écriture, particulièrement les riches parties de vents et de cuivres dans la Cinquième, donnée dans sa version définitive de 1919. Le Philharmonique s’est hissé tout au long de cette soirée à un niveau de perfection d’ensemble remarquable et a apporté un son, particulièrement par les pupitres de cordes, plus léger, plus aérien que ce que l’on est habitué à entendre dans les enregistrements réalisés par des orchestres russes ou germaniques. Magnifique parcours mené par le chef finlandais en évidente parfaite osmose avec la phalange.
Ces trois concerts, retransmis en direct sur France Musique, sont disponibles en podcast sur le site internet de cette chaîne.
Olivier Brunel
|
